Hello kitty (daisy & lewis)

HELLO KITTY (DAISY & LEWIS)

On aurait aimé une belle romance triangulaire à la Jules et Jim dont le triangle aurait été inversé : deux filles pour un garçon. Manqué, car le trio londonien Kitty, Daisy & Lewis est en réalité une affaire de famille, deux sœurs et un frère, la vingtaine au compteur mais surtout le compteur bloqué aux années 50.

Au sein de la fratrie Durham, la révolution électrique n’a pas eu lieu, et ne parlons même pas des avancées technologiques successives qui ont déterminé le futur de la musique. Leur son s’est arrêté au seuil de la modernité, on les croirait enfermés dans la bulle des studios Sun, jamais lassés des secousses primitives du swing country et du rockab’, s’amusant à faire gigoter le blues à l’intérieur un shaker acoustique . Décalage horaire ? Pas tant que ça en fait, car si leur premier album paru en 2008 paraissait accuser beaucoup de retard sur son époque, on s’aperçoit aujourd’hui qu’il aura anticipé le grand come back des fifties dans la mode, le design et, forcément, à travers cet incessant boomerang qu’est la musique.

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En revivifiant les tissus ramollis d’une vieille guimbarde du groupe baba bluesy Canned Heat, Going up the country, nos trois teddy girls & boy avaient de toute façon choisi d’emblée de brouiller les cartes, de jouer au bonneteau avec le calendrier et au ball trap avec les galettes vinyles de la discothèque de leurs parents.

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A leur façon, Mayer Hawthorne récemment, ou Jamiroquai depuis toujours, n’ont pas non plus l’air d’avoir trouvé l’essence de leur musique dans la dernière pluie. L’éternel recommencement dont la musique pop(ulaire) aime à jouer sans cesse la partition constitue, paradoxalement le secret de son éternelle jeunesse.