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Valence

Publié le 05 décembre 2010 par Yiannis

Je devais embarquer dans une nef,

Mais, la S.N.C.F,

A contre courant des contractuelles,

Est trop rarement ponctuelle.

Aussi, prenant mon mal en patience,

Assis, sur le quai en silence,

Je rattrapais le temps perdu

En goûtant les grands crus, amendés par le temps,

De la littérature.

La littérature, c’est de la confiture…

Il se présenta à moi de la sorte.

Fagoté comme un as de pique,

Il sortit un pack de son sac,

Un briquet de son froc,

S’assit, posant ses yeux, menaçant,

Sur le plouc d’à coté tiré à quatre épingles

Qui le dévisageant commençait à jaser.

Je sentis son besoin de s’épancher,

Et je ne pus l’en empêcher…

J’appris qu’avec son chien, ils dormaient sous les ponts,

Que dans une heure ils se rendaient en Avignon,

Pour rejoindre quelques amis kepons

Qui retapaient une bâtisse sans pognon.

Il me fit feuilleter le livre de maximes,

Qu’il traînait dans sa poche avec quelques centimes

Il contenait de vieux proverbes,

Et des portraits d’hommes illustres,

Des morceaux de romans,

Des ballades en rimes…

Pour lui, si contradictoires soient-elles,

Chacune de ces phrases lui avait servi,

Tantôt à affronter, tantôt à supporter,

Il n’alla pas jusqu’à me dire aimer la vie.

Dans ce gaillard robuste, effrayant, impulsif,

Touchant, perçait à jour le regret convulsif

D’un passé trop pesant.

Alors, là, sur le quai, virilement,

On se serra la main un court moment

Et en nous séparant

On se souhaita bonne route et beau temps.


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