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Hermès contre-attaque LVMH

Publié le 06 décembre 2010 par Edelit @TransacEDHEC

L’affaire Hermès VS LVMH continue. Près d’un mois et demi après l’entrée surprise du géant LVMH dans le capital de Hermès (voir LVMH surgit, Hermès panique ), la famille Hermès vient d’annoncer la création d’une holding détenant plus de 50% des parts de Hermès International en vu de verrouiller son capital.  Loin de ravir les actionnaires minoritaires, cette mesure se paie cash sur les marchés financiers…

Un soixantaine d’héritiers se sont réunis ce vendredi 3 décembre. A l’ordre du jour ? Le contrôle du groupe. Il s’agissait en fait de mettre la société à l’abri d’une éventuelle OPA provenant du terrible concurrent LVMH. Il faut dire qu’avec sa retentissante prise de participation hostile à hauteur de 17,1%, le géant du luxe fait figure de Goliath.

Création d’une holding non-cotée

La principale information à retenir de ce meeting au sommet est la création d’une nouvelle holding familiale détenant plus de 50% des parts d’Hermès Internationale. Les trois familles héritières – les Puech, Dumas et Guerrand – verraient ainsi leur détention directe d’actions se transformer en détention indirecte. Une mesure qui, selon Hermès, n’aura d’incidence ni sur le pouvoir ni sur les revenus des familles. En revanche, elle permettrait de verrouiller définitivement le capital d’Hermès International, et ce d’autant plus que la Holding « bénéficiera d’un droit de préférence sur les actions restant détenues directement par la famille ». En d’autres termes, les membres de la famille dont les actions sont détenues par la holding ne pourront plus vendre leur part à des acheteurs étrangers.

Protestation des actionnaires minoritaires

Seul petit hic, l’acquisition de plus de 33% des parts d’une société par une holding constitue légalement un changement de contrôle et nécessite en conséquence le lancement d’une OPA. Une procédure contraignante qu’Hermès souhaiterait éviter en demandant une dérogation à l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Mais du coté des actionnaires minoritaires, on ne voit pas les choses du même œil. «  Si LVMH a 17% de Hermès, et que les familles organisent un marché fermé sur 73% du capital, il ne reste que 10% de flottant » dixit Colette Neuville – présidente de l’Association de Défense des Actionnaires Minoritaires (ADAM). Le mécontentement de ces « 10% de flottant » se répercutent d’ailleurs sur les marchés financiers par l’impressionnante chute du cours Hermès International de 9,33% ce fameux 3 décembre.

De son coté LVMH reste muet. Si le géant du luxe ne peut encore se réjouir d’éventuelles plus-values sur l’action Hermès International, il peut en revanche se narguer d’avoir créé une pagaille monumentale chez son meilleur ennemi…

MB


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