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Djinns

Par Mg

Djinns-Affiche-France

Fin d’année oblige, on se prend un peu de temps pour rattraper les séances en retard, spécialement les films français de genre, catégorie tout aussi appréciée que crainte vu les derniers essais pour le moins ratés.

Djinns tente de conjuguer thriller surnaturel et film d’époque. Nous sommes en pleine Algérie en 1960. Une patrouille française est envoyée dans le désert à la recherche d’un avion de l’état major, entre embuscades des autochtones et vieilles traditions inquiétantes. Car oui, le désert recèle bien des mystères, et la troupe en fera les frais, plongeant dans leurs pires cauchemars la nuit venue.. Le film joue sur les peurs et une mythologie bien fine (du moins à l’écran, il y a sans doute plus à creuser dans les vraies histoires de cette région), dans une succession de chutes de domino nous amenant à une fin étrange. Réunissant un casting hétéroclite mais plaisant (Taghmaoui, Raffaelli, Wiik, Frémont…), on aurait cru à un film plus épique, plus rythmé, alors que le choix du duo de réalisateurs se porte plus sur le thriller surnaturel sur fond de tension politique.

Et c’est ce choix singulier qui rythme le film de façon inégal. On nous présente une escouade de l’armée, qui ne jouera pas beaucoup avec l’action. On nous tisse en fond un film fantastique, censé effrayé les masses dans un décor simple et efficace (le désert, miam), pour mieux en sortir une suite de psychanalise surnaturelle sans grand fond. Djinns a beau être bien tenu côté images, l’ensemble manque de conviction, jouant sur ses comédiens pour des scènes où la tension n’existe pas ou peu, ou la lumière n’existe pas (le chef opérateur a du vouloir faire du noir, mais c’est trop, on distingue trop peu de choses pour venir au secours d’une absence d’imagination). On a beau chercher le danger, hormis les effets d’annonce servis par les comédiens et leur dialogue, il n’y a pas grand chose pour justifier l’effroi ou le démoniaque. Tout le monde ne peut pas servir dans le thriller fantastique dénaturé, et Djinns piétine dans sa volonté de faire croire plus que de montrer. Dur alors de suivre l’histoire sans ennui..

Pourtant tout n’est pas à jeter, et on retiendra surtout, outre les comédiens, une belle envie de se démarquer du lot des films de genre franchouillards, campagnards à souhait, remix essouflé de vieux classiques américains. Si l’odyssée saharienne de notre commando n’est pas des plus enthousiastes, il reste les marques d’une volonté de bien faire, sans excès (malheureusement) et sans faux pas. On ne parlera pas de la politisation du texte, quelques mots servis en fin de film qui n’ont absolument rien à faire ici, et contrairement au reste tente de nous servir une petite leçon d’histoire… A moins de vouloir se la jouer Godzilla, on ne comprend pas vraiment ce que ça fait là…


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