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Quels partenariat stratégiques pour la France ? (CR colloque)

Publié le 08 décembre 2010 par Egea

Le 24 novembre dernier, l'IRSEM organisait un colloque sur le thème : "Quels partenariat stratégiques pour la France ?"

Quels partenariat stratégiques pour la France ? (CR  colloque)

J'ai pu assister à la table ronde sur « L’évolution des cercles d’appartenance » animée par le GBR Yakovleff (Représentant du SACEUR auprès Comité militaire). Voici mes notes, prises à la volée.

O. Kempf

Sven Biscop (institut Egmont) : L’Europe stratégique post-Lisbonne (post traité de Lisbonne)

L’UE est elle un partenaire stratégique de la France ? Non, car l’UE c’est la France. Aucun Etat membre n’a le poids suffisant pour peser seul sur le monde. Dès lors, il faut permettre à ‘l’UE de devenir un vrai acteur stratégique. Il faut une stratégie, des moyens et une volonté politique.

Stratégie

  • une stratégie ? Oui, mais partielle. Date de 2003, donne surtout une approche,
  • Une méthode : préventive, holistique (tous les moyens mis en œuvre) et multilatérale,
  • Le problème, c’est la volonté. La stratégie n’a pas été traduite en priorités.

Les problèmes actuels multilatéraux, mais les acteurs mondiaux sont eux-mêmes incités à agir en multilatéral.

Tenir compte de nos intérêts : n’est pas un gros mot, il faut l’assumer. Les intérêts vitaux sont les mêmes pour les 27 ? Et aucun des 27 ne peut les défendre à lui seul.

Trois domaines clefs :

  • politique de voisinage : on ne connait pas le desire endstate
  • interaction avec les autres puissances mondiales, proactives qui ont leurs intérêts et leurs objectifs, quand nous ne sommes que réactifs. Eux jouent aux échecs, quand nous jouons au ping-pong. Mais nous avons des qualités : seule l’UE peut conduire Atalante, idem en Afrique, il y a des intérêts concrets jouons
  • PSDC : des opérations, mais y a-t-il des effets à long terme ? plutôt que 20 opérations sans impact, en faire deux.

Les moyens. L’UE a plein de moyens, mais ne sait pas les utiliser. Pas de déployabilité, car fragmentation. Ne pas jouer chacun dans son coin, en coupant dans les pgm futurs en conservant les pgms actuels, inadaptés… La solution, c’est de coordonner les coupes, qu’on ne coupe pas tous la même chose. Avoir qq chose de structuré et permanent : c’est un mécanisme du traité de Lisbonne. Sortir du bilatéral (FRUK, BENL, …). Bref, un forum pour coordonner, et permettre aux autres pays que les 2 grands de faire ‘FRUK) des choses.

Le leadership : Lisbonne a surtout créé un potentiel, la HR. Ça va très lentement. Certains sont déçus.

JP Perruche, directeur de domaine d’études à l’IRSEM, « Les contraintes et opportunités de la nouvelle AA »

Rappels sur la nature AA. Son objet c’est la sécurité de l’Europe. D’où un deal transatlantique. Leadership US, donc les initiatives viennent pour la plupart des Etats-Unis.

  • Est aussi un vecteur d’influence américaine, prix de la sécurité américaine.
  • Le lien transatlantique est dans la main des Etats-Unis. Pour le futur, moins la demande européenne est en adéquation avec les intérêts US, plus le prix à payer sera élevé. C elien peut donc s’affaiblir.
  • Proximité des intérêts de sécurité des pays membres, mais les visions de s alliés sont divergentes : Russie, approche globale, dissuasion, relation avec UE montrent bien que les choses divergent. Vont en Afghanistan pour faire plaisir aux US.
  • AA reste une OI où la décision collective n’exempte pas le niveau national de sa responsabilité. L’OTAN est un élément des stratégies nationales, non l‘inverse. Csq : bcp d’Etats pratiquent une défausse des es responsabilité grâce à l’OTAN.
  • AA inégal partage du fardeau. Culture de dépendance vàv des Etats-Unis. La disproportion des moyens est si forte que la plupart des Européens considèrent leur contribution comme marginale, et n’en font jamais un objet de débat interne : explique la baisse des budgets de défense. La déresponsabilisation va de pair avec le désengagement.

Nouvel alliance depuis le nouveau concept. L’AA a besoin d’une stratégie. Ds guerre froide, avaient une finalité opérationnelle, ont aujourd’hui une finalité politique. Est un exercice de cohésion entre alliés, par les débats qu’il occasionne. Actualisation des missions (mais 91 ne parlait pas de gestion de crise, 99 ignorait le terrorisme : difficulté d’anticipation).

Interprétation élargie de l’article 5, contre toute forme de menace, dans une approche globale,. Rappel d’une certaine exclusivité de l’AA « unique forum de consultation ». Besoin d’intégration euro-atlantique.

  • Souci de prendre en compte toutes les menaces. Chef d’œuvre consensuel sur la dissuasion nucléaire.
  • Partenariats : toujours en mettant l’OTAN au centre.
  • Volonté de rationalisation des structures, mais structure civile de gestion de crise.
  • Le concept ne fait pas progresser la relation AA-UE. L’AA apparaît comme la cause des restrictions du traité de Nice, suivie à Lisbonne (rien en Europe, ps de structure, …). Bref, on ne souhaite pas trop que les Européens fassent des choses entre eux. Ambivalence du concept. Appel à la complémentarité, sans préciser les bases ‘géographique ? missions ? ???). Planification coordonnée, mais la dissymétrie des moyens rend ça infaisable. L’UE n’apparaît pas comme un acteur UE dans l’OTAN, pas de relation US UE.
  • Pourquoi dvpt de capa civiles dans l’UE, quand ds le même temps on refuse le dvpt de capa mili dans l’UE ?

Pour la France, difficulté à répartir les investissements selon les niveaux : national, UE, AA. Besoin de confirmer le dessein européen. CF les trois cercles du LB, où le premier cercle était européen (« UE pas une agence civile de l’Otan »). Préciser la complémentarité AA-UE.

  • La France est-elle en meilleure position pour faire avancer la position européenne depuis son retour ds l’OTAN ? Influence sur réforme structure, sur réforme financière, un peu sur planif opérationnelle. Limites : L’investissement humain consenti, et installation dans une culture de dépendance.

Philippe Hugon (IRIS) : France Afrique et monde méditerranéen.

  • Ces pays changent à toute allure, cf. les croissances PIB, diversification des partenaires, la moitié de leur échanges se font avec des pays du sud. Mondialisation, mais renforcements identitaires.
  • Dimensions réticulaires, diaspora et internet.
  • D’où vient-on ? Colonisation décolonisation, maintien d’un dispositif militaire, lui-même en forte évolution (chute mur, fin apartheid, élargissement Europe). Ds Europe, différenciation entre monde méditerranéen et Afrique, alors que l’Afrique se pense « une ». Les deux modèles (UPM vs ACP) pose un certain nb de problèmes par rapport au dispositif, surtout quand pas mal de situation sont à cheval nord sud (Soudan, Tchad, Niger .. .cf le questionnement AQMI). L’effort de mémoire n’a pas été réalisé jusqu’au bout, bcp de ressentiments et non-dits.
  • Où en sommes-nous ? Ce monde n’est pas aujourd’hui économiquement stratégique, alors que c’est là que se déploie le principal du dispositif mili et de l’aide au dvpt. Transformations radicales des pays africains et méditerranéens : certes, toujours économies rentières, mais de plus en plus convoitées (diversification des risques) : elle intéresse beaucoup. Croissance très diverse selon les zones, il y a des Etats faillis.
  • Où allons-nous ? Voire les domaines d’intérêts communs. Enjeux sécuritaires sont proches. Complémentarités démographiques. Changement climatique. Opportunités de marchés croissants.

Questions

  • Elargissements Urkaine Géorgie ?
  • Si la Géorgie avait été dans l’OTAN ? Que ce serait-il pass2 en 2008 avec l’article 5 ?
  • Sur le sujet nucléaire, l’Allemane est-elle à la remorque de Westerwelle ?
  • L’OTAN n’est-elle pas l’obstacle majeur pour l’édification d’une Europe de la défense ?

Perruche. Elargissement, l’entrant doit apporter autant de sécurité à-il l’Alliance qu’il ne consomme. L’Ukraine n’st plus candidate. En Géorgie, il y a des problèmes internes non résolus. Le transfert de ces problèmes à ‘AA n’est pas une bonne solution. EN 2008, que ce serait passé ? On ne peut pas réécrire l’histoire. Tuss, la Russie n’est pas l’URSS, son budget de défens est inférieur au budget FR, attention à l’épouvantail. Dans le nouveau monde, il faut faire des Russes des partenaires. Vont-ils risquer une confrontation nucléaire avec les Russes pour l’Ossétie du sud. On ne joue pas avec l’article 5. Je ne suis pas anti-atlantiste : intérêt à garder un lien avec les Etats-Unis pour les questions de sécurité et de défense : Europe pas encore autonome, monde très mobile. Mais le monde transatlantique ne peut pas accepter des Européens démotivés et déresponsabilisés. La responsabilisation est plus facile à l’OTAN car il n’y a pas un acteur aussi majeur que dans l’OTAN.

Biscop : L’accord FR UK met la pression sur l’Allemagne. Elle a le plus à gagner sur l’intégration européenne ; maintenant. Il ne faut pas se joindre à l’accord franco-brit. Il faut d’autres accords.


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