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Journal d'une âme : "Pleine de grâce" (9-12-2010)

Par Manus

Journal d'une גme : "Pleine de grגce" (9-12-2010)

                                           Photo iphone-wallpapers.fr

Après avoir écrit un billet intitulé « Je vous salue, Marie », je reviens avec la suite de cette prière : « pleine de grâce. »

J’avais pris l’exemple du citoyen ayant à quérir l’amour de sa reine.   Ce dernier, après l’avoir saluée au seuil du palais, relève un peu la tête, et se permet, avec infiniment de respect, de la désigner, de la nommer : comblée de grâce.

Moi aussi, je la salue, celle qui est pleine de grâce.

Mes lèvres murmurent son nom encore une fois : comblée de grâce.

Je devine ma reine s’émouvoir à cette appellation ; sans doute revit-elle la visite de l’ange qui lui a fait tressaillir l’âme.

A cet instant,

je saisis, avec une clarté évidente, que la dame qui est en train de m’accueillir, n’a  jamais été sujette à un inconscient. 

Je comprends, avec saisissement, que ma reine vit depuis sa naissance avec une conscience complète, universelle et éclairée.

J’intègre, avec la même puissance, que la souveraine qui se tient devant moi, est un être totalement libre : aucune chaîne ne la relie à ses parents, ses grands-parents, plus loin encore, jusqu’à l’origine du monde.

Impressionnée, je la vois comme une jeune femme ayant vécu depuis toujours dans l’amour inconditionnel de Dieu.

Madame, vous êtes comblée de grâce !  Je n’en reviens pas d’intégrer seulement maintenant le sens de cette phrase.

Madame, votre grâce réside dans votre absence absolue de tout mal !  Cette compréhension soudaine de la signification de ces quelques mots prononcés tant et tant de fois me fait frémir.

Madame, je vous salue, vous qui êtes comblée de grâce.  Je commence à me rendre compte de ce que je suis en train de dire. 

Je n’ose plus la regarder tant je réalise qui je suis, et dans le même temps je la bois du cœur tant je voudrais être près d’elle.

Etre en sa présence m’émeut.

La fréquenter et rester ainsi, face à elle, éclairée par la lumière de son visage me fait prendre la mesure de mon ombre.

Je me vois, et je vous demande pardon de vous aborder, telle que je suis, avec le mal que je sais de moi et qui remonte depuis l’origine jusqu’à maintenant.

Et au plus je prends conscience de sa grâce, au plus je me fais petite devant elle.

Sa plénitude m’attire déjà, mais je n’ose encore m’approcher ; je ne me sens pas digne.

Je perçois son amour et je devine son sourire ; sa luminosité me fait plier davantage les genoux et me conduit à accueillir que je ne suis rien ; que seule je ne peux rien, face au mal originel qui est inscrit en moi.

Avec le cœur, avec l’âme et avec chaque pore de mon épiderme, j'assimile, par effet miroir qu’elle produit sur moi, que seul l’amour me délivrera du mal. 

Un peu comme si je visionnais un film à la télévision, je vois que j’ai été au-delà des limites du possible pour briser les chaînes, par la volonté et l’amour humain, déployé avec force, ténacité et tout le pardon dont j’ai été capable ; que cela était un parcours nécessaire ; mais insuffisant.

Ce que je vis surtout à cet instant, madame, c’est que vous m’aimez.

Il suffit que je sois en votre présence pour que votre amour me caresse le corps.

Que je sente votre douceur et votre amour me pénétrer jusqu’au fond de l’âme et jusque dans le sang des plaies de mon cœur.

Que votre main s’étende pour que je puisse m’y ranger.

Que la chaleur qui émane de vous me trouble et me remplit d’une joie, presque violente, mais douce aussi.

Je déborde pour vous ; je voudrais tant me jeter dans vos bras ; mais je reste là - sans broncher, sans savoir comment m’y prendre -, à me laisser aimer par vous.

Je voudrais n’avoir à jamais vous quitter.

Moi aussi, maintenant, je sais que je vous aime, mais je ne sais pas encore comment vous le dire.

Savina.


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