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Supernatural

Publié le 10 décembre 2010 par Flow

Supernatural. (crée par Eric Kripke)

Saison 4.

Anges & démons.

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Saisons 1 à 3: Les trois premières saisons de Supernatural ne sont pas des modèles de réussite. Elles souffraient du syndrome Stargate SG1, c'est à dire beaucoup de stands-alone peu intéressants et pas suffisamment d'épisodes mythologiques. A vrai dire, la seule raison pour laquelle j'ai continué la série est la présence du duo Jensen Ackles/Jared Padalecki dans les rôles des deux frères Winchester. Leur alchimie immédiate (ils sont devenus très bons amis) empêchait la série de sombrer dans le bas de gamme. Les deux premières saisons sont construites de la même façon (même si l'ensemble arbore l'hésitation des débuts): les deux frères errent et chassent des monstres au gré de leurs rencontres en attendant de retrouver leur père (saison 1), puis de le venger en trucidant Azazel, le démon aux yeux jaunes qui s'est déjà occupé du reste de la famille: mère et petite amie (saison 2). Puis, la saison 3 avait quelque peu modifié la donne. En effet, Azazel mort, les scénaristes ont eu la bonne idée de démultiplier la menace avec l'apparition de nouveaux démons. De même, les deux frères évoluent: Sam bascule peu à peu afin de sauver Dean auquel il ne reste plus qu'un an à vivre et qui devient plus insouciant à cause de sa mort programmée. De même, l'ajout de personnages féminins récurrents s'est montré payant. Si cette saison 3 était une transition, la saison 4 devait être celle de la maturité. Eric Kripke avait toujours défendu son idée première, à savoir que sa série était construite d'après un plan quinquennal (rien à voir avec Staline), où tous les éléments feraient sens. A la vue du résultat, je suis convaincu.

Inversion des rôles.

Petit à petit au cours de cette saison, les rôles s'inversent. Sam a toujours regretté la normalité à laquelle il aspirait et qu'il n'a pu avoir en s'opposant à son paternel qu'il tient responsable de sa vie gâchée. Dean, lui, a toujours obéi et n'a jamais remis en cause le style de vie imposé par son père. Seulement, son voyage en enfer l'a profondément changé et il commence à être fatigué par toutes ces morts et ces malheurs. Du coup, son frère pense que c'est à son tour de le protéger en laissant libre cours à son côté sombre. Mais le changement de statut ne se fait pas sans heurts, qui se multiplient jusqu'au point culminant: l'épisode 21. La série n'en devient que meilleure, en s'appuyant toujours sur l'interprétation solide des deux acteurs, encore très inspirés.

Enfer et paradis.

La meilleure idée de la saison, c'est d'avoir élargi le bestiaire de la série au camp opposé. Ainsi, dès le premier épisode les anges font leur apparition. Alors que l'on croyait que seul les démons et les créatures infernales existaient, un nouveau pan mythologique est crée: paradis, anges, archanges (et donc Lucifer) et par conséquent Dieu (que heureusement on ne verra pas). Cette idée apporte un peu de fraicheur à la série et renouvelle ses enjeux. Le piège aurait été de faire apparaître les anges comme des gentils monstres ailés. Heureusement, ils sont plus proches de la Bible, c'est à dire de véritables soldats vengeurs. Ce saut qualitatif se caractérise par la personne de Misha Collins, excellent dans le rôle de Castiel. Ces personnages récurrents sont autant de raisons de s'attarder sur cette saison 4. Que ce soit les anges Uriel, Zachariah, Anna ou encore le démon Alastair, tous solidifient la charpente de la série.

Variation de ton.

Alors que les saisons passées n'insistaient pas assez sur la mythologie, celle-ci semble plus construite et plus réfléchie. Pas de sensation "le monstre de la semaine vu et oublié" cette année. On reste concentré sur les anges, les démons, Lilith et l'apocalypse tout le temps. Certes, il y a toujours des loners, mais ils permettent soit de détendre l'atmosphère (l'excellent épisode 5), soit d'approfondir la psychologie des héros (le tout aussi excellent épisode 13). Ce qui me permet d'enchaîner sur les variations de ton. Cette saison est beaucoup plus sombre et tendue pour ce qui est de la trame principale. Par conséquent, et pour contrebalancer, l'humour est toujours présent. Dean désamorce toujours la situation avec des petites vannes bien placées qui inscrivent la série dans la réalité (peoples, films...). D'autres épisodes sont carrément humoristiques: le fameux épisode 5, hommage aux vieux films d'horreur ou encore l'épisode 8 dans lequel un ours en peluche dépressif prend vie et se tire une balle dans la tête! Les scénaristes maîtrisent également la tristesse et la nostalgie (l'épisode 13 sur l'enfance des héros). Au final, tous ces éléments font de cette saison la plus maîtrisée et certainement la plus aboutie.

J'ai dévoré cette fournée d'une traite et je place tous mes espoirs sur la saison prochaine qui conclura l'arc narratif. Supernatural reste cet objet référentiel, totalement inscrit dans la pop-culture (le magnifique épisode 3 rend hommage à Retour vers le futur, le 5 aux vieux films de la Hammer ou d'Universal, le titre du 9 est I know what you did last summer, la scène de sexe de Titanic, avec la fameuse main est rejouée dans le 10... Et l'auto-dérision dont font preuve les scénaristes finissent de convaincre: les personnages avouant que le rebondissement est trop facile; la mise en abyme de l'épisode 18, dans lequel Supernatural est un bide; le titre Jump the shark pour l'épisode suivant mettant en scène un frère caché et qui renvoie à la fameuse expression employée lorsqu'une série bascule dans le ridicule... Une œuvre qui divertit sans se prendre au sérieux. J'adhère.

 

 

 

 

 

Note:

3


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