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Le Louvre au temps des Lumières

Publié le 10 décembre 2010 par Louvre-Passion

affiche Louvre Lumières A partir de 1682 le palais du Louvre est abandonné par le roi et la cour. Les bâtiments sont occupés par des logements d’artistes, des académies et toute une population qui a peu à peu investit les lieux. A cela il faut ajouter les maisons, les cabanes et les échoppes qui s'installent un peu au hasard, en plus le lieu n'est pas sans danger car un repaire de truands notoire sévit à proximité. De temps en temps l'administration royale essaie de remettre un peu d'ordre mais sans grand succès, certains « squatters » étant protégés par des grands seigneurs.

Au milieu du XVIIIe siècle le roi Christian VII du Danemark en visite à Paris écrit :

J'ai vu le Louvre et son enceinte immense
Vaste palais, qui depuis deux cents ans
Toujours s'achève et toujours se commence
Deux ouvriers, manœuvres fainéants,
Hâtent très lentement ces riches bâtiments,
Et son payés quand on y pense.

L’exposition « Le Louvre au temps des Lumières (1750-1792) » évoque à travers des tableaux, des dessins et des maquettes ce palais inachevé et enclavé dans la ville. La toile de Pierre-Antoine De Machy « Magasins d'estampes dans les guichets de la Colonnade » vous donne une idée du Louvre de l’époque.

Durant le règne de Louis XVI une réflexion s’élabore sur l’utilisation de ce palais et l’on songe déjà à la création d’un « muséum », le comte d'Angiviller - directeur des bâtiments du roi - crée un comité pour « l'examen approfondi et définitif de l'établissement de la galerie ». Jean-Jacques Lagrenée peint son portrait dans cette « Allégorie relative à l'établissement du Muséum dans la Grande Galerie du Louvre » en 1783.

Faute de moyens rien n'est réalisé. C'est finalement grâce à la Révolution que le Louvre devient un musée, un décret de la Convention fixe son ouverture en août 1793 et le premier catalogue est édité en novembre de la même année. A cette époque le musée n'a rien à voir avec ce que nous connaissons. D'abord il occupe un espace réduit (une partie de la Grande Galerie) et ne dispose pas de beaucoup d'œuvres (500 tableaux à l'ouverture) mais certains pensent déjà à l'avenir et imaginent les futurs aménagements. C'est le cas d'Hubert Robert (1733-1808), peintre et graveur français, connu pour ses paysages et ses vues de ruines classiques, il fit partie du comité à l'origine de la création du musée du Louvre.

Il a consacré plusieurs toiles à la Grande Galerie. Tout d'abord un projet d'aménagement, peint en 1789, très visionnaire puisque c'est à peu de choses près ce qui existe actuellement avec un éclairage zénithal et une segmentation en travées. On retrouve l'esprit du XVIIIe siècle dans cette présentation des tableaux à « touche touche ». Plus surprenante est cette vue imaginaire de la Grande Galerie en ruines, elle nous rappelle le surnom de « Robert des ruines » que le philosophe Denis Diderot donna au peintre. En effet Hubert Robert s'était spécialisé dans la représentation de ruines, mais pour ce tableau il imagine ce que pourrait être un bâtiment existant dans un possible futur, détail curieux ont voit au milieu de ces ruines la statue de « l'Apollon du Belvédère » dont l'original est conservé au musée du Vatican. Selon les spécialistes il symboliserait la beauté capable de traverser le temps sans dommages.

Exposition à voir jusqu’au 7 février 2011 au 2ème étage de l’aile Sully, salles 20-23.


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