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Karkwa: Une tonne de briques

Publié le 13 décembre 2010 par Gabnews
Karkwa: Une tonne de briquesC’est dans un Métropolis rempli à craquer et devant une foule conquise d’avance que les récipiendaires du prix Polaris 2010 montaient sur les planches, samedi, pour une des rares fois depuis la sortie en mars dernier de leur album, Les chemins de verre. Mais l’attente en valait la peine. L’album, parfois très aérien, s’est vu pour l’occasion transmuté en tonne de briques à la face des convives. Votre humble chroniqueur en a même pris pour son rhume, parti croquer quelques clichés devant la scène, alors que le groupe attaquait L’acouphène, la deuxième chanson du spectacle. Accoté sur les hauts parleurs, tous mes organes situés entre le cou et le nombril se sont mis à vibrer alors que la basse de Martin Lamontagne poussait la distorsion à son maximum. (...)Article de Patrick Dion, BangBang, le 13 décembre 2010
Le spectacle avait pourtant débuté doucement, la bande préparant le terrain avec la très vaporeuseDors dans mon sang, médusant du même coup la foule, un pied ballant dans le vide. Mais ce n’était qu’une question de secondes avant que la folie ne s’empare de la salle, les gars se lançant dans l’interprétation ininterrompue de Le Pyromanel’Acouphène et Les chemins de verre
Il aura fallu attendre la sixième chanson avant d’entendre des pièces des albums précédents, Le compteur de l’album Le volume du vent venant briser la glace. Les gars de Karkwa sont visiblement à l’aise lorsqu’ils sont sur scène. Louis-Jean Cormier s’est payé la traite, y allant d’un « Est-ce que je peux attacher mon soulier dans un moment de détente comme ça? », de clins d’oeil à l’endroit de Coeur de Pirate ou de Maxime Landry (le gagnant de Star Académie, pas le gars de l’hélicoptère TVA), et d’un éclat de rire alors qu’il oublie les paroles de La facade: « Ouf, c’est loin hein? », s’exclame-t-il devant la foule amusée. Louis-Jean blâmera même les « fantômes du Métropolis » pour des cordes de guitare qui se brisent toutes seules et d’autres problèmes techniques qui les affligent depuis le début de la soirée.Mais ce n’était rien pour gâcher le plaisir des spectateurs qui entamaient en choeur la plupart des paroles des chansons, goûtant chaque note offerte dans une ultime communion. C’est qu’on a été servi à souhait par des versions complètement retravaillées de certains morceaux: L’épaule froide, très jazz,Marie tu pleures, électrique à souhait ou encore Les vapeurs, complètement transfiguré par la simple guitare acoustique de Louis-Jean et les effets sonores éclatés du claviériste François Lafontaine. Et que dire de cette version piano-voix de Mieux respirer sinon que toute la salle vibrait à l’unisson. Quand des créateurs savent retravailler leur matériel de la sorte, on départage les grands musiciens des petits, les enfants des adultes. Il y a peu d’artistes, d’ici ou d’ailleurs, qui osent revisiter leur univers à ce point.Les éclairages, entre autres composés de longs et minces supports disséminés ça et là sur la scène appuyaient bien chacune des pièces, des ampoules scintillantes durant les passages éthérés aux flashs intenses des envolées plus rock. Le son était parfaitement équilibré, peu importe la chanson et où l’on se trouvait dans la salle.Karkwa est visiblement au sommet de son art, comme peuvent en témoigner les récents prix Polaris, Felix et autres, iTunes consacrant même Les chemins de verre dans le Top 20 des meilleurs albums de 2010, toutes catégories confondues. Mais c’est en les voyant en spectacle qu’on peut mesurer tous les bouleversements qu’ils ont causés à la chanson francophone québécoise depuis leurs débuts en 2003. Rarement un groupe d’ici aura autant fait l’unanimité.

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