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Didier Lockwood retrouve Philip Catherine au Duc des Lombards

Publié le 13 décembre 2010 par Assurbanipal

Didier Lockwood retrouve Philip Catherine au Duc des Lombards.

Paris. Le Duc des Lombards. Dimanche 12 décembre 2010. 20h.

 Didier Lockwood : violon

Diego Imbert : contrebasse

Philip Catherine : guitare électrique

C’est une soirée consacrée aux standards du Jazz. Je m’y attendais et ne suis donc pas déçu par l’annonce de Didier Lockwood.

« All the things You are ». Ca commence tout doucement à trois comme il se doit. C’est léger, aérien, entraînant, sans insister. Walking bass classique et solide. En arrivant de Paris depuis Bruxelles, Philip Catherine n’a pas perdu en route son inventivité. Il joue sec, nerveux et pourtant émouvant. La contrebasse fait le lien avec la Terre, la guitare lance et le violon décolle. Avec ce genre de morceaux, pour ces musiciens là, pas besoin de partition, à peine de répétition.

«  Someday my prince will come » la chanson de Blanche Neige dans le dessin animé de Walt Disney pour ceux qui n’ont pas vu un écran de cinéma ou de télévision depuis 60 ans. C’est une valse. Ah, la finesse du jeu de Philip Catherine ! Ce n’est pas par hasard s’il a joué avec Chet Baker en compagnie d’un autre Belge, Jean Louis Rassinfosse à la contrebasse (concert sublime à Bologne en 1985. C’est enregistré . Ca se trouve). Jolis sons aigus au violon. Ca swingue avec grâce.

Attaque de la guitare seule. C’est un Blues. C’est « Misty » dont Clint Eastwood fit un film, à partir de la version enregistrée par Erroll Garner au festival de Monterey, ville dont Clint Eastwood fut maire. Bien après le film. Vous suivez toujours ? Pas de doute, Catherine est plus puissant, plus émouvant que Lockwood. Ils jouaient ensemble il y a trente ans avec Christian Escoudé comme troisième larron. C’est dire s’ils se connaissent. Leur plaisir à se retrouver est manifeste et nous bénéficie.

Un standard français « Les feuilles mortes ». Que d’émotion contenue dans le jeu retenu de Philip Catherine ! De nombreux guitaristes volubiles et expansifs feraient bien de l’écouter. Quelle leçon de musique ! Inspiré à son tour, Lockwood trouve de fort jolis accents. Diego Imbert est un accompagnateur solide mais pas un soliste mémorable. Mon généreux voisin me propose de piocher dans son assiette de charcuterie car sa compagne et lui calent. Poli comme je suis, je ne refuse pas et joint donc les nourritures du corps à celles de l’esprit.

« I got rhythm ». C’est l’héritage de Django Reinhardt et Stéphane Grappelli qui se joue ce soir. L’année du centenaire de Django se termine le 31 décembre 2010. Catherine ne copie pas Django même s’il en vient. Joyeux final à trois. Ils ont du rythme. «  Le plus important dans un morceau, c’est le début et la fin. Au milieu, ça ne regarde personne » expliquait Stéphane Grappelli à Didier Lockwood.

« Estate » chanté sous le titre « Un été » par Claude Nougaro. Philip Catherine le transforme en bossa nova. Grâce, légèreté, élégance. Lockwood est un virtuose mais, dès la première note, Catherine me touche plus, me parle plus que Lockwood dans un solo complet. Joli effet dans le final où le violon sonne comme une flûte.

Attaque nerveuse de la guitare. « Olé ! » dit Catherine. A nouveau « All the things you are » si je ne m’abuse. Mon voisin généreux a les mêmes manies que moi. Il note les titres des standards qu’il reconnaît pour mieux discuter du concert ensuite. Très brève citation de « La Marseillaise » au violon. Ca accélère, monte, vibre.

Le concert fini, je quitte le Duc des Lombards, satisfait de mon concert du week end, laissant mon voisin généreux et sa compagne s’offrir un second concert à suivre de ce trio. A eux d’en faire le commentaire, s’ils le désirent.


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