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Les nombrils, intégrale T1 à 4

Publié le 15 décembre 2010 par Litterature_blog
Les nombrils, intégrale T1 à 4Jenny et Vicky sont des pestes. Des vraies. Leur souffre-douleur attitré se prénomme Karine, une grande gigue dégingandée d’une infinie gentillesse mais qui manque sérieusement de confiance en elle. Chez nos cousins québécois (la série et ses auteurs viennent de là-bas), Jenny et Vicky sont des poupounes : des adolescentes qui passent leur temps à se pomponner et qui ne jurent que par l’apparence. Entre maquillage à outrance, mini jupe, talons haut, petit top hyper moulant et élastique du string qui dépasse sur la hanche, rien n’est laissé au hasard pour faire baver tous les garçons du lycée. Etre populaire, faire de son look sexy sa seule raison d’être et multiplier les crasses envers ceux qui se dressent sur leur chemin, voilà le programme quotidien de ces fashion victims décérébrées. Même leur amitié, de prime abord indéfectible, se fissure dès qu’un « bogosse » apparaît. Leur but premier est de ne jamais descendre du piédestal sur lequel les garçons les ont installées. Et si pour cela il faut allier cynisme et cruauté, ça ne pose aucun problème.
Les nombrils, c’est une série qui détonne dans le panorama des BD d’humour avec gag en une planche. C’est drôle, mais pas seulement. La méchanceté de Jenny et Vicky est directe, comme celle de beaucoup de gamines de leur âge. Lorsqu’on lit cette intégrale d’une traite, on se rend compte à quel point les situations sont dures et réalistes. Mais où les auteurs vont plus loin, c’est qu’ils apportent des explications quasi sociologiques à l’attitude des reines du lycée. Vicky se comporte ainsi car chez elle sa grande sœur ne cesse de la rabaisser et de lui rappeler son passé de « bouboule » tandis que Jenny vit dans un taudis avec une mère alcoolique qu’elle retrouve chaque soir affalée sous la table de la cuisine. Autre élément important, les gags ne sont pas déconnectés les uns des autres mais s’inscrivent dans une histoire qui avance et où les personnalités s’affinent et s’affirment. D’ailleurs la toute dernière planche du 4ème tome propose un incroyable retournement de situation doublé d’un insoutenable cliffhanger…
Graphiquement, Delaf propose un trait simple, efficace, expressif et très souple, limite cartoonesque. On sent que le monsieur à travailler longtemps dans des studios d’animation. Seul détail qui me gène, les (trop) longs bras de Karine lui donnent un coté simiesque qui ne s’imposait peut-être pas.
Les auteurs avouent que lors des dédicaces les parents leur reproche d’aller trop loin alors que les ados trouvent que leurs gags sonnent très justes. Le seul véritable tollé s’est produit sur une page montrant Jenny attachant son chien à une moto qui démarre au quart de tour. Par contre, aucune réflexion lorsque les poupounes ont essayé de noyer une rivale. Tout ça pour dire que les auteurs ont créé une série féroce, drôle, moderne. Les lecteurs, toujours plus nombreux à chaque nouvel album, ont en tout cas adhérer avec enthousiasme aux frasques de ces ados dans l’air du temps.
Les Nombrils, intégrale de Delaf et Dubuc, Dupuis, 2010. 194 pages. 24 euros.
L’info en plus : Les Nombrils sont le dernier grand succès commercial des éditions Dupuis. Le premier tome s’est vendu lors de se sortie à 26 000 exemplaires. Dès le second, les ventes ont atteint 82 000 exemplaires pour dépasser les 120 000 à la sortie du tome 3. D’ailleurs, cette intégrale arrivée en librairie le 5 novembre est déjà épuisée chez l’éditeur. Une vraie success story à la sauce canadienne dont le cinquième volume devrait paraître courant 2011.
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