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Droite et entreprise

Publié le 16 décembre 2010 par Christophefaurie
Le hasard fait que j’entends beaucoup parler de l’homme politique de droite (nouveau ?), particulièrement depuis un an. Je viens de réaliser que ces conversations, venant d'horizons pourtant fort différents, finissent par dessiner une image simple et cohérente :
  • Bien qu’issu d’un appareil politique, ou de l’administration, il se prend pour un grand patron. En termes de gestion d’entreprise, il n’a de leçons à recevoir de personne. Surtout pas de ceux qui y ont passé leur vie. D’ailleurs, il parle avec des mots anglais. Le « kick off » voisine avec les ors des palais de la République.
  • Il a une obsession. L’État c’est le mal. Il faut éliminer le maximum de fonctionnaires. Quels qu’ils soient, de toute manière, ils n’apportent rien. Bizarrement, les meubles précieux, les tableaux et les tapisseries anciennes, les immenses bureaux, les interminables couloirs, les huissiers oisifs dans l’attente de leur désir… ne sont pas vus comme des coûts.
  • Comment faire le bien ? Avec énormément d’argent. On attirera les talents, qui généreront encore plus d’argent. C’est ainsi qu’il réinvente l’économie sociale à coup de subventions. Il fait avec beaucoup de moyens ce que des militants désintéressés (donc inquiétants ?) réalisaient grâce à leur débrouillardise. C’est cela l’entrepreneuriat social.
  • Mais il a très peur de ce peuple révolutionnaire et paresseux. À la moindre alerte, il fait des concessions exagérées, ou prend ses jambes à son cou. Ah, s’il était à la tête d’une entreprise ! Là il montrerait ce dont il est capable ! Attention, cependant, il n’est pas inactif. Il élimine, sous le manteau, tout ce qui ne résiste pas. Les piliers de l’édifice social dont on a oublié l’utilité. « Ils n’ont pas vu ce que je leur ai fait », dit-il avec contentement. Voilà sa contribution à l’histoire ?
Compléments :
  • Si cette analyse est juste, les problèmes qui se sont posés à France Télécom ne seraient pas isolés. 
  • Je me demande si l'histoire de l'université Léonard de Vinci (que l'on appelait à un moment « Fac Pasqua ») n'illustre pas ces idées. On m'a raconté, il y a quelques années, qu'elle avait bénéficié d'énormes subventions, et que l'on y avait croisé des stars internationales de l'enseignement. Apparemment, ça n'a pas suffi pour en faire un nouvel Harvard. 

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