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Le Cannibale de Rouen - Nicolas Deliez & Julien Mignot ( III )

Par Woland

A sa décharge, Nicolas fait de nombreux séjours dans des hôpitaux psychiatriques et ne fait pas faute de s'y proclamer dangereux - et même très dangereux - à qui veut l'entendre, insistant bien sur la pulsion sexuelle dont le déclenchement conditionne le déchaînement de sa violence. Au reste, quand on le soigne, il a toujours un traitement de cheval qui, s'il le poursuit, le transforme en semi-légume. Mais, comme de juste, les psys ne sont pas d'accord : certains le jugent, effectivement, très dangereux ; d'autres haussent les épaules et disent qu'il n'a pratiquement rien et que, si ses parents avaient été plus fermes avec lui ... Une psy ira jusqu'à déclarer aux malheureux Cocaign qu'ils n'ont qu'à se débrouiller pour que la DDAS reprenne Nicolas sous son aile. Où la psy en question a-t-elle pris l'idée d'une DDAS veillant, telle la Vierge Marie sur son illustre bambin, sur les enfants jadis remis à sa garde et devenus majeurs, on ne le saura jamais.

Quand Nicolas, brandissant la 22 long rifle que lui avait offerte ses parents pour un anniversaire, chasse ceux-ci de leur petit pavillon et s'y installe avec sa compagne et les animaux qu'il affectionne (serpents et mygales), les voisins n'en croient pas leurs yeux. Se sentant probablement coupables - mais de quoi sinon d'avoir été, parfois, c'est exact, trop faibles avec lui - les Cocaign ne se plaignent pas à la police et vont vivre à l'hôtel et, pour que leur fils puisse s'acheter à manger, ils passent régulièrement déposer de l'argent dans leur ancienne boîte aux lettres.Les voisins, qui connaissent Nicolas depuis qu'il avait trois ou quatre ans, ne bougent pas plus, et pourtant, Dieu sait si le fils Cocaign, sous l'effet de l'alcool, de l'herbe, des médicaments et de ses problèmes personnels, fait un boucan du Diable dans tout le quartier !__

Il faut dire que la DDAS, sollicitée, fait son Ponce Pilate et que les gendarmes ne peuvent pas grand chose tant qu'il ne s'est pas produit un meurtre ou au moins une tentative en ce sens. Quant au système hospitalier, Nicolas Cocaign étant majeur et non placé sous tutelle, il est impuissant. D'ailleurs, il faudrait déjà que les différents psys ayant connaissance du cas Cocaign s'entendissent sur lui avant de songer à agir ...

Il faudra attendre que Cocaign viole une jeune marginale pour que, enfin, le lourd appareil judiciaire se mette en branle. Le résultat, Nicolas se retrouve en prison, à Rouen, où son physique imposant et ses tatouages macabres lui attirent le respect de détenus qui ignorent qu'il est tombé en tant que "pointeur."

Mais la prison - sans suivi médical - était-elle la solution adéquate ? (A suivre ...)


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