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Partie 1 : Déviance, ça fait mauvais genre ? (1/2)

Publié le 17 décembre 2010 par Acdehaenne

L’art comme reflet de la société : interprétation des normes et des déviances

Fantasy au Petit-Déjeuner
La société, dans son sens le plus large, est constituée d’un ensemble de cadres dans lesquels les individus évoluent. Ces cadres, qu’on appelle parfois structures, se retrouvent par exemple dans la famille, le travail, mais aussi dans tout contexte social prétexte à relations. Ce sont différentes facettes de la même pièce. Elles sont donc toutes connectées les unes aux autres d’une manière ou d’une autre. Ces cadres font échos à des normes sociales, orientant les comportements des individus. Communément, on dit que nous sommes éduqués par notre famille. Lorsqu’un parent dit qu’il « élève » son enfant, il ne lui assure pas seulement des biens matériels nécessaires à sa survie. Il lui transmet aussi des codes qui vont lui permettre d’évoluer en société. L’école est aussi un lieu où on a l’habitude de dire qu’on apprend à vivre ensemble. Ces normes sociales possèdent aussi un versant visible publiquement. Faites attention lorsque vous regarderez n’importe quelle publicité ou série TV, par
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exemple : n’avez-vous pas l’impression qu’on ne vous vend/montre pas plus que ce qui est apparent ? Au-delà du produit même, ces productions socioculturelles sont des interprétations de la « bonne » manière de faire société.

En reproduisant ces normes en contexte de relations, les individus les confirment socialement. Plus largement, n’importe quel cadre possède son lot de codes, que l’individu doit intégrer pour ne pas se retrouver marginalisé. En sociologie, Howard S. Becker appelle ça « l’étiquetage ». En effet, même s’ils vivent ensemble de manière plus ou moins proche, chacun est un être singulier, possédant son propre parcours et ses propres expériences. Même si l’école ou la famille, par exemple, sont des institutions s’adressant plus ou moins similairement (dans une société donnée, à une époque donnée) à un ensemble d’individus, chacun d’eux n’interprétera pas de la même façon ces codes. Chaque norme sociale ne fera pas sens de la même façon pour n’importe quel individu. Ainsi, si les productions socioculturelles massifiées sont des interprétations des normes sociales perçues comme admises et valorisées, il existe d’autres formes d’interprétations de la réalité sociale : l’art. N’importe quelle production artistique ou créatrice est une interprétation de codes sociaux. Ce sont les motivations du créateur en question qui fera de cette œuvre quelque chose de « normal » (au sens conforme à la norme) ou déviant. Bien sûr, ici, c’est la seconde qui nous intéresse.

La déviance sociologique.

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La déviance, au sens sociologique, est un concept essentiellement développé par Howard S. Becker dans Outsiders.

Lorsqu’un groupe d’individus s’écarte de la norme sociale, lorsqu’ils en dévient, la société les marginalise. Erving Goffman, autre sociologue de renom, dira qu’ils sont stigmatisés. Pour son étude, Howard S. Becker décrira avec beaucoup de précision les fumeurs de marijuana et les musiciens de jazz.

Loin d’être des marginaux, au sens commun du terme, les Outsiders produisent d’autres codes, d’autres normes, sociaux. En d’autres termes, ils font aussi société, mais autrement. Un groupe social « étiqueté » déviant n’est pas dépourvu d’organisation sociale. Au contraire, et c’est là l’autre face de la pièce, ils se définissent par cette organisation, par cette identité de déviant. Ils la revendiquent en ceci qu’elle fait sens individuellement. Comme dans n’importe quel type de relation, les déviants apprennent et remettent en scène des codes : ils se socialisent.

Quelques exemples :

La cité des enfants perdus (Jean Pierre Jeunet), V pour Vendetta

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(Alan Moore), 1984 (George Orwell), The Rocky Horror Picture Show (Richard O'Brien) et bien d’autres.

Le cinéma, la littérature, les arts graphiques (BD, Graphic Novels compris) regorgent de mises en scène de groupes déviants.

J’en présenterai très rapidement trois, un pour chaque support. J’y ajoute le Rocky Horror Picture Show, davantage connu pour son interprétation cinématographique mais qui est par ailleurs une comédie musicale.

Ce ne sont que des exemples servant à illustrer mon propos.

A demain pour la suite...


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