Le Projet Domino de Seth Godin fera-t-il des émules ?

Pour Seth Godin, l’édition telle qu’on la connaît est obsolète. Oui, vous avez bien lu. Si l’on en croit un post récent de son blog, l’auteur américain a bien l’intention d’incarner la relève numérique.

C’est l’Effet Domino (« Domino Effect »). Plus d’intermédiaire entre l’auteur et le lecteur, si ce n’est une plateforme électronique (en l’occurrence gérée par le géant Amazon) pour télécharger le livre. Plus de processus éditorial fastidieux, une capacité de stockage quasi infinie reléguant les étals des librairies au rang d’antiquités, une puissance virale démultipliée capable de se propager vers une communauté de lecteurs presque aussi rapidement qu’un post ou qu’un tweet. Pour Seth Godin,  le livre est un « manifeste » dont le but est de « répandre des idées ».  Pourquoi, dès lors, s’embarrasser des maillons intermédiaires ?

Prévu pour débuter en mars 2011, le partenariat entre l’auteur et Amazon promet de susciter quelques remous dans le milieu de l’édition. Et notamment chez nous, qui avons publié Seth Godin à deux reprises, là et là. Quid du travail éditorial à l’avenir ? Quid du prix des livres ?

Directement disponibles sur la plateforme d’Amazon et sur le Kindle, les « manifestes » publiés par Seth Godin et d’autres pourraient théoriquement se passer de tous les acteurs de la chaîne du livre. Ceux-là même qui ont contribué à son succès : les maisons d’édition à travers un travail éditorial et de communication, les librairies en mettant ses livres en valeur et en les recommandant à leurs lecteurs, sans compter les bibliothécaires et les journalistes qui ont relayé l’information. En faisant l’impasse sur ces intermédiaires, Seth Godin ne se prive-t-il pas d’alliés précieux ? Réponse en 2011.