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"Machete"

Par Loulouti

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Parfois il suffit de peu. Une bande annonce fictive, parmi tant d’autres, créée à l’occasion de la sortie du diptyque "Grindhouse" aux Etats-Unis et le tour est joué. Robert Rodriguez a aiguisé l’appétit des fans et suscité un intérêt croissant au fil des mois avec ses trois minutes de "Machete".


Les retours ont tellement été positifs que Robert Rodriguez a mis en chantier, secondé par Ethan Maniquis, un long métrage reprenant les grandes lignes de la bande annonce.


"Machete" se range dans la catégorie des longs métrages qui ne demandent pas d’efforts intellectuels conséquents. Le spectateur prend place, met au rencard des notions telles que la crédibilité, la morale et assiste à un spectacle jouissif et sanguinolent.


Le scénario en est réduit à une peau de chagrin mais on s’en fout. Carrément même. "Machete" est un divertissement, une folie visuelle qui rend hommage aux films de genre bien bourrins des années 70. Avec brio.


"Machete" est un film d’action sévèrement burné. Pas de discours inutiles ni de fioritures. Tout est dans la démesure, l’excès permanent. On en prend plein la poire. Le duo de réalisateur met en scène un spectacle de près de deux heures. Le film assume son côté décalé et nostalgique avec panache. Le second degré omniprésent empêche de film de s’enliser dans les méandres de la bienséance et du politiquement correct.


Le rythme est élevé. On frôle parfois l’emballement. Les séquences chocs s’enchaînent sans coup férir. Quel bonheur. Les moments d’anthologie sont légions.


Je ne vais pas nier que "Machete" est une œuvre violente mais le spectateur est conscient à la base qu’il va assister à une orgie visuelle. Jouer les veuves effarouchées après confinerait à la mauvaise foi pure et simple.


Le sang gicle de la première à la dernière seconde du film. Les têtes volent, les membres sont coupés allégrement et des cascades de sang sont déversées sur nous. La barre est mise très haut. Du gore du plus bel effet.


Le seul élément qui fait franchement tâche est la modernité de certains effets visuels. Un aspect "old school" avec des recettes éculées aurait mieux convenu à un long métrage dont l’ambiance générale et les paysages évoquent la chaleur et la crasse. A force de vouloir trop "post produire" on tombe parfois dans le ridicule.


"Machete" est une formidable collection de tronches de cinéma, de gueules pas catholiques. La réalisation n’y va pas de main morte. Les personnages rivalisent de cruauté et se trahissent les uns les autres.


L’attrait du film est de donner la part belle aux femmes, véritables anges de lmort et de vengeance. De ce côté-là les chevaux sont réellement lâchés. Et cerise sur le gâteau, ces belles qui cognent, flinguent et sèment les cadavres, sont diablement sexy.


L’un des traits de caractère de "Machete" de Rodriguez et de son acolyte est l’humour omniprésent d’un bout à l’autre du film. Le côté décalé et second degré de la plupart des séquences donnent à l’œuvre un cachet totalement déjanté. Les dialogues du Machete sont destinés à devenir culte. Aussi tranchant que la machette elle-même, les phrases assénées par Danny Trejo sont excellentissimes.


Le casting est royal. Danny Trejo, enfin au premier plan, s’en donne à cœur joie. Son aspect monolithique fait sensation. Robert De Niro semble s’éclater. Jeff Fahey intrigue à souhait. Don Johnson incarne une véritable crapule vicieuse avec classe.


Steven Seagal campe le "bad guy" de service pour la première fois de sa carrière et le résultat est plus que concluant. Des idées pour l’avenir ?


Jessica Alba et Lindsay Lohan ont du sex-appeal à revendre. A en baver.


Mais la très bonne surprise du film est la prestation plus que convaincante de Michelle Rodriguez dont le talent éclabousse l'écran à chacune de ses apparitions dans "Machete".


"Machete" est un film qui en donne pour son argent. Il ne s’agit pas d’une œuvre grand public et familiale mais un hommage destiné avant tout aux fans d’un certain cinéma. "Machete" n’a pas vocation à satisfaire les gardiens du temple de la morale bourgeoise mais les cinéphiles.


On ne demande pas autre chose à un film.


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