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Booba au Québec en mai 2011

Publié le 18 décembre 2010 par Larueduhiphop
Booba au Québec en mai 2011

Photo par Matt Doyle

Cyberpresse, version web du Journal réputé du Québec La Presse, a interviewé le B2oba où il confirme sa venue au Québec le 27 & 28 mai prochain.

Booba, surnommé le Duc de Bourgogne, ne laisse personne indifférent. Rappeur à la langue bien pendue, il trône au sommet des ventes d’albums en France depuis la sortie, fin novembre, de son cinquième album, Lunatic, disque vitriolique qui passe la France au tordeur…

par Philippe Renaud

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Booba, le 50 Cent de l’Hexagone, n’est pas réputé pour sa subtilité, quoi qu’en pense Benjamin Biolay, qui s’est dit impressionné par la plume du rappeur. Ainsi, Caesar Palace, le premier extrait de Lunatic – Lunatic est aussi le nom du collectif au sein duquel il a lancé sa carrière, au milieu des années 90 – débute par ces mots doux: «Fuck you, fuck la France, fuck Domenech.» Frappe d’abord, discute ensuite.

«Mais ce sont eux qui n’y vont pas de main morte, hein? Dernièrement, il y a Guerlain qui a tenu des propos racistes en prime time sur une grosse chaîne française», réplique Booba.

Le 15 octobre dernier lors d’une entrevue sur France 2, Jean-Paul Guerlain, patron de la parfumerie qui porte son nom, y est allé de propos pour le moins controversés. En voulant faire de l’esprit avec l’expression «travailler comme un nègre», il a ajouté: «Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin…»

«Personne n’a rien dit, commente Booba (ndlr: Guerlain s’est excusé le lendemain pour son «dérapage hors de propos»). Personne n’a protesté. Franchement, c’est le Moyen âge, quoi. Il y a le Front national qui fait 16% dans les sondages alors que ça ne devrait pas exister. On ne devrait pas avoir le droit de voter pour un facho. Même aux États-Unis, ça n’existe pas – je ne veux pas dire qu’il n’y a pas de racistes et de fascistes aux USA, mais un parti raciste?»

«Je suis à moitié sénégalais, j’ai vécu beaucoup de racisme en France. J’ai toujours recherché des modèles noirs, or; je me suis tourné vers les États-Unis, un pays que j’ai toujours aimé du fait de sa culture musicale et de l’histoire du combat qu’ont mené les Noirs.»

Le racisme et ses compétiteurs de la scène rap, les deux sujets de prédilection de Booba, qui s’est fait quelques ennemis au courant de la dernière décennie. «La scène rap française est frileuse. Elle s’autosuffit et s’autosatisfait, elle n’ose pas beaucoup se critiquer. Perso, je n’ai pas peur de me critiquer. Je me regarde quand même beaucoup le nombril, mais même lorsque je le fais, je parle toujours de quelque chose de réel», affirme-t-il en ajoutant être capable de mélanger poésie et insulte dans une même rime.

On ne s’étonne pas, alors, de le retrouver à Miami, sa deuxième ville, où il a enregistré Lunatic, avec le réalisateur américain Ryan Leslie. Diddy et Akon collaborent également à l’album, dont la majorité des beats ont été confectionnés par des producteurs français. «Je vis entre Miami et Paris depuis un peu plus de deux ans. Mais je rentre en France demain», histoire de préparer cette longue tournée qui le mènera à Québec et Montréal les 27 et 28 mai 2011.

Lunatic est-il donc plus américain que français dans le son? «Tous mes disques sont faits dans le même esprit. J’écoute beaucoup de rap américain, mais au bout du compte, c’est la même chose. Qu’on écoute du rap américain, français, chinois, on fait du rap, point. Si on fait du kung fu, un art chinois, qu’on soit australien ou allemand, on fait du kung fu, pas du kung fu allemand. On respecte tous les mêmes règles, les mêmes codes. Je me considère au même niveau que Jay-Z ou Lil’ Wayne, on fait tous le même rap.»

Ses fans semblent également le considérer l’égal des grosses pointures américaines. Si son précédent album, 0.9 (2008), a bien fait au niveau des ventes après un lent départ, Ouest Side (2006) reste un des albums les plus vendus de l’histoire du hip-hop français.

Lors de la sortie de Lunatic, le rappeur du quartier Hauts-de-Seine (le 92), en banlieue parisienne, a provoqué une émeute au Virgin Megastore des Champs-Élysées. Super coup de promo pour un artiste qui cultive la controverse. «Oh! c’était bien malgré moi, se défend-il. C’était une simple séance de dédicace… Mais je me sens bien au coeur de la tempête. J’aime bien les petites montées d’adrénaline.»

via Cyberpresse


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