Ce week-end, le sous-sol du Centre Pompidou offrait de belles occasions de cadeaux avec un salon du livre d’artiste. J’ai en particulier aimé les livres illisibles de Claire Morel, transformant le livre en objet, la lettre en graphie, le sens en forme, et les petites boîtes des Editions du Peuplier, commandant à des artistes connus ou inconnus de petites
compositions sculpturales tenant dans une boîte à dominos : celle de Gottfried Honegger à gauche est comme un succédané de toute son oeuvre.
Mais, à part l’achat de cadeaux, l’intérêt principal était de pouvoir voir quelques-uns des livres d’artistes de la Bibliothèque Kandinsky, exceptionnellement accessible. Si j’ai rêvé, entre autres, devant le Opalka ou le Hadjithomas-Joreige que je ne pourrais pas (m’)offrir, si j’ai été séduit par la revue Lovely Daze de Charwei Tsai ou par les photographies de fans aimantés vers un hors-champ pathétique de Susanne Bürner (Only you), si j’ai adoré le Corso di Deculturizzazione d’Achille Ferrari (au programme pour chaque jour de l’année : “banalità, banalities, banalité”, et en exergue de ce calendrier : “La conservation du volume implique l’adhésion totale et inconditionnelle au programme pour toute la durée du cours. Toute adhésion partielle, intellectualiste, snobinarde donne automatiquement au possesseur du volume le droit de se définir un couillon.”), j’ai surtout découvert un travail très intéressant de la Brésilienne Rosângela Rennó. “2005-510117385-5“, c’est son titre, est le numéro de l’enquête de la police


(On peut voir quelques-uns de ces tirages de Rosângela Rennó dans l’exposition Elles, mais, bizarrement, elle ne semble apparaître ni sur le site, ni dans le catalogue de l’exposition). C’est un très beau travail sur la trace, la mémoire, la nostalgie qui m’a beaucoup ému.
Photos du stand des éditions Peuplier et du livre de Rosângela Rennó à gauche, de l’auteur.
