Magazine Cinéma

Tron: l’Héritage (Tron: Legacy) de Joseph Kosinski

Par Geouf

Tron: l’Héritage (Tron: Legacy) de Joseph KosinskiRésumé: En 1989, Kevin Flynn, fondateur de la compagnie informatique Encom, a mystérieusement disparu sans laisser de traces. 20 ans plus tard, suite à un message reçu par l’ancien associé de Flynn, son fils Sam découvre une cachette dans l’ancien bureau de son père. Il est à son tour catapulté dans la « Grille », le monde virtuel dans lequel son père avait autrefois lutté pour sa vie, et se retrouve à son tour confronté à un univers sans pitié aux multiples dangers…

En 1982, le studio Disney sort sur les écrans un pur OVNI cinématographique, Tron. Dans ce film de science-fiction novateur, Jeff Bridges était projeté dans un monde virtuel futuriste. Un film certainement beaucoup trop en avance sur son temps, et qui sera un bide phénoménal pour la firme aux grandes oreilles. Mais au fil des années, cet étrange objet filmique s’est lentement taillé une réputation de film culte, ce qui explique la mise en chantier (très) tardive d’une suite à celui-ci. Une gageure tout de même, l’univers de Tron étant assez hermétique et largement confiné à un cercle d’adeptes geeks (d’autant plus que le film original a extrêmement mal vieilli). Mais la pugnacité du réalisateur débutant Joseph Kosinski a payé, puisque suite à la présentation d’une bande démo assez bluffante, le studio a décidé de lui confier les rênes de leur blockbuster de Noël. Tron : l’Héritage commence juste après la fin de son ainé : Kevin Flynn (Jeff Bridges) raconte à son film Sam ses aventures au sein du Master Control Programme, avant de mystérieusement disparaitre. 20 ans plus tard, Sam est un jeune homme farouchement indépendant qui a choisi de ne pas reprendre la tête de l’entreprise de son père, et vit une vie de baroudeur. Jusqu’au jour où il découvre le labo de son paternel et est à son tour projeté dans le monde virtuel créé par son géniteur.

La première chose qui frappe lorsque le film commence, c’est à quel point celui-ci est réalisé en priorité pour les fans de l’original. Tron : l’Héritage ne prend en effet que peu de temps pour expliquer les tenants et aboutissants de son ainé avant de plonger directement dans l’action. De même, rien n’a été fait pour atténuer le côté techno-geek de l’univers, bien au contraire, et les clins d’œil au premier film sont nombreux (notamment la participation de Bruce Boxleitner). Mis à part la nette amélioration des effets spéciaux, tout  a été gardé tel quel. Un choix courageux de la part de Disney, qui court le risque de s’aliéner une partie du public. Cependant, le public des années 2000 n’est plus celui des années 80. L’ordinateur fait partie des vies de tout le monde, Matrix et ses programmes « humains » est passé par là, et le film devrait fort logiquement beaucoup mieux être accueilli que son ancêtre. D’autant que le spectaculaire est de mise, et que Joseph Kosinski s’en sort extrêmement bien pour une première réalisation. Il réussit à remettre au goût du jour les séquences phares du film original, telles que le combat de disques ou la course de motos, avec déférence mais avec un surplus de dynamisme et d’inventivité qui font plaisir à voir. Il faut dire que les outils modernes aident aussi grandement à donner de l’ampleur à cet univers. On pourra peut-être lui reprocher de parfois abuser des gros plans (ce qui nuit parfois à la compréhension des scènes d’action, particulièrement en IMAX 3D), mais pour un premier essai, c’est assurément impressionnant.

Tron: l’Héritage (Tron: Legacy) de Joseph Kosinski

L’autre bon point, c’est que Tron : l’Héritage développe aussi une histoire intéressante et plutôt bien écrite, avec des thèmes classiques de science-fiction (le programme informatique qui pervertit une mission noble avec sa logique froide et inhumaine), et des références à l’Histoire plutôt pertinentes (notamment à l’eugénisme et l’épuration ethnique). Mais le vrai cœur du film, c’est la relation entre Sam Flynn (le très bon Gareth Edlund) et son père (le toujours impérial Jeff Bridges), réellement touchante. De même, l’histoire d’amour avec la belle Quorra (Olivia Wilde) est traitée avec finesse et retenue, sans tomber dans les clichés habituels. Pour une fois dans un blockbuster hollywoodien, et c’est suffisamment rare de nos jours pour le souligner, on se soucie réellement du sort des personnages. On pourra tout de même reprocher au film quelques facilités scénaristiques, comme le fait que Kevin Flynn semble être capable de pirater le programme seulement lorsque les scénaristes sont à court d’idée pour sauver les héros, mais dans l’ensemble, Tron : l’Héritage est un film de très bonne tenue.

Enfin, impossible de ne pas citer l’excellente bande originale de Daft Punk, qui participe grandement au spectacle. Le duo français a parfaitement réussi à imposer son style dans une bande originale magistrale, parfait mélange de musique électronique et symphonique, qui donne assurément un cœur au long-métrage.

Tron : l’Héritage est donc une excellente surprise, un blockbuster à la fois distrayant, intelligent et visuellement impressionnant, qui devrait arriver à contenter même les personnes n’ayant jamais posé les yeux sur le film original. Un spectacle à découvrir impérativement en salles, et si possible en IMAX 3D pour en profiter pleinement.

Note : 8/10


USA, 2010
Réalisation : Joseph Kosinski
Scénario : Edward Kitsis, Adam Horowitz
Avec: Jeff Bridges, Garrett Hedlund, Olivia Wilde, Bruce Boxleitner, Michael Sheen


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Geouf 149 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines