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La maternité est-elle encore un risque pour une carrière ?

Publié le 08 octobre 2010 par Sibellia @Sibellia

8 October 2010, 11:31 | Ajouté par : Gaëlle, dans Allaitement-et-Loi

Le 07/10/10 par Marie Hautefort

D’après le président du Sénat, Gérard Larcher, il serait nécessaire de se pencher sur la retraite des femmes nées entre 1950 et 1960. Cette décennie serait en effet la dernière à être porteuse de femmes ayant sacrifié leur carrière à leur famille. Après cette date, les femmes auraient cotisé autant que les hommes.

Il est permis d’en douter ! L’examen de la réalité démontre que les maternités ont un impact négatif sur la durée des carrières féminines.

Pourtant, tout semble avoir été mis en oeuvre pour protéger les mères de famille. Interdiction de les licencier, sauf rares exceptions, pendant la grossesse et les quatre semaines suivant le congé de maternité, interdiction absolue de rompre le contrat pendant le congé de maternité… Certes, les congés parentaux ne sont pas assimilés à des périodes cotisées pour la retraite mais, pour compenser en partie, la loi attribue aux mères, dans le régime général quatre trimestres par enfant élevé, auxquels s’en ajoutent quatre autres, sachant que, depuis le 1 er avril 2010, ces derniers peuvent être partagés avec le père.

Le Code du travail (C. trav., art. L. 1225-8) garantit la réintégration de la femme dans son emploi après son congé de maternité, mais la femme reste très vulnérable par rapport à ce moment du retour. En quittant son poste, elle s’est exposée à ce que son remplaçant soit plus apprécié qu’elle et l’on sait que l’employeur peut alors faire preuve d’une grande ingéniosité pour garder à son service celui ou celle qui lui a donné satisfaction. Il suffit simplement d‘être un peu patient et d’accepter de payer deux personnes sur un même poste pendant quelques semaines…

Le 15 septembre 2010, la Cour de cassation a rendu un arrêt qui devrait inciter les entreprises à la prudence. Deux jours après la fin de sa période de protection, une femme contrôleur de gestion est licenciée pour insuffisance professionnelle. Or elle a été remplacée par une personne recrutée en CDI, dont le nom figure, à son poste, dans l’organigramme de l’entreprise. Il est clair qu’on a profité de son absence pour l‘écarter. La manoeuvre d‘éviction est évidente et condamnée par la haute juridiction.

Lu sur : Les Echos

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