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"Red"

Par Loulouti

C’est l’occasion qui fait le larron. Un cinéphile, et je me répète souvent sur ce sujet, a des besoins différents à des moments bien précis.


En ce moment j’ai envie de me vider la tête. Sur ce plan les longs métrages utiles sont nombreux. Après un jouissif "Machete", j’ai vu quelques jours plus tard le dynamique "Red" de Robert Schwentke.


Pas besoin de tourner autour du pot pendant 107 ans. "Red", adapté d’une bande dessinée imaginée par Warren Ellis et illustrée par Cully Hamner, est un pur divertissement calibré remplissant parfaitement son rôle du début à la fin.

"Red" est un produit, n’ayons pas peur des mots, qui empiète sur plusieurs genres cinématographiques. Outre l’action nous sommes plongés au cœur d’une comédie d’espionnage extrêmement bien ficelée. La machine hollywoodienne a l’art et la manière de mettre en chantier ce genre de films depuis des décennies. Ça marche à tous les coups.


"Red" est un buddy movie d’un genre particulier puisqu’il met en relief des retraités, ex-agents de la CIA, qui se retrouvent pour une dernière mission où une nouvelle fois leurs vies seront en danger.


Le scénario accumule les invraisemblances et les lieux communs mais au diable ces détails. La crédibilité n’a jamais été le fort de telles œuvres. Seul compte le plaisir basique du passionné. Si le cinéma était aussi sérieux et pontifiant que la vie (je ne parle pas du 7ème art français !!!), jamais nous n’irions dans une salle obscure.


L’histoire est prenante car passée les premiers réflexes de "J’y crois, j’y crois pas" nous sombrons au cœur d’un océan de cascades, de situations risquées et de flingages en tout genre. Robert Schwentke met la barre très haut. "Red" est mené tambour battant. Le spectateur n’a pas le temps de s’ennuyer une seule seconde.

Souvent c’est le défaut de nombreuses productions : laisser retomber le soufflet après une entame prometteuse. Dans "Red" c’est plutôt l’inverse. La montée se fait crescendo. Les nombreux rebondissements préservent une flamme qui ne s’éteint jamais.


Le film accumule les moments explosifs. Même si le tout se révèle prévisible, le spectateur se prend immédiatement au jeu.


Le long métrage ne fait pas dans la finesse mais je serais tenté de répliquer :


- "Et alors".


La manière de filmer met en valeur les situations périlleuses. Rien de novateur sur le fond mais les savoirs faire utilisés depuis des lustres (les gun fights, les cascades) servent "Red" dans son intégralité.


Le film ménage aussi des moments forts intéressants entre les personnages. Les séquences de pure comédie permettent aux interprètes de faire étalage de leur professionnalisme et leur talent. On ne sait jamais comment les comédiens se comportent sur un tournage (les making of genre "c’est le plus grand réalisateur avec lequel j’ai travaillé" sont illusoires) mais parfois le spectateur ressent que l’ambiance a du être excellente. Là c’est le cas.


"Red" est servi par une poignée de comédiens chevronnés et appliqués. Bruce Willis arrive à nous faire du John McCLane en plus détendu. John Malkovitch incarne un doux dingue paranoïaque du meilleur cru.


Quel bonheur de voir une nouvelle fois à l’écran Helen Mirren. A chaque fois son charme so british fonctionne à merveille.


Mon seul regret concerne Morgan Freeman que je trouve sous employé ici.


Mary-Louise Parker et Karl Urban, la "jeune garde", complète à merveille ce casting de stars.


Quel bonheur aussi que de croiser dans le long métrage un géant du cinéma américain tel qu' Ernest Borgnine (plus de 200 références sur IMDB, la bible du cinéma). Notons aussi les compositions de Brian Cox et Richard Dreyfus.


"Red" n’a certainement pas révolutionné le cinéma contemporain mais il aura fait passer un très bon moment de cinéma à celles et ceux qui ont pris le temps de s’y intéresser.


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