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B to B à Garnier (Balanchine, Brown, Bausch)

Publié le 22 décembre 2010 par Popov

B to B à Garnier (Balanchine, Brown, Bausch)

Elles sont épuisées et les garçons aussi. Après les 35 minutes exténuantes du Sacre du Printemps dans la chorégraphie de Pina Bausch, il leur faut un bon quart d'heure pour récupérer. Tous sont réunis ce soir, après le baisser de rideau autour d'un des créateurs de l'oeuvre en 1975. Le danseur blond et maigre , à la moustache épaisse (aujourd'hui rasée) a enflammé Avignon et quelques autres scènes aux côtés de Pina au point de devenir son acteur-danseur fétiche. Au milieu des jeunes artistes  en sueur point de long sermon. Dominique Mercy a fait profiter de son expérience avec la chorégraphe décédée l'année dernière.Une évocation rapide nourrie par des applaudissements d'élèves appliquées et reconnaissants, de Muriel Zusperreguy à Amandine Dubuisson ou autres Joshua  Hoffalt (qui danse avant le sacre une version parfaite de O Composite de Trisha Brown). Extasen...que ces trois B provoquent. L'élégance néoclassique de Balanchine tout d'abord. Avec ce quatuor de Dieu de beauté et de muses triées sur le volet (Terpsichore, Polymnie,Calliope) on assiste à une démonstration patiente de grâce sans effets racoleurs tout en délicatesse. Même moment de réussite avec O Zlozony  la chorégraphie de Trisha Brown malgré d'irritants borborygmes de Laurie Anderson  saoulant comme une mauvaise vodka polonaise. Des trois spectacles , c'est paradoxalement le plus daté avec son esthétique et ses codes soixante-huitard. Sur les danseurs, rien à dire en revanche. Et ce n'est qu'un avant-goût. Le temps de passer de l'aérien du classique au terrestre de la scène contemporaine.Pina Bausch d'emblée, prend aux tripes que fouaillent sans vergogne des danseurs puissants, agressifs  qui blessent des femmes  possédées par une transe  de douleur qui raconte souvent le combat du masculin et du féminin. Garnier, en quelques minutes est transformé en Walhalla-Wuppertal d'où montent subitement la force tellurique de Bausch faisant résonner de manière singulière la musique de Stravinski sacré à nouveau sous la baguette nerveuse de Vello Pahn. 

Balanchine, Brown, Bausch : Beau,Beau,Beau ! 


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