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Ghost in the Shell: Stand Alone Complex

Par Ledinobleu

Jaquette DVD du jeu vidéo Ghost in the Shell: Stand Alone ComplexDans cet avenir, les sociétés modernes s’articulent toutes entières autour des réseaux et de l’information et certains s’en servent au mépris de la loi. Alors des unités spéciales luttent contre cette cybercriminalité, et la Section 9 dirigée par le Major Kusanagi se charge des groupes terroristes en particulier. Chargée d’enquêter sur un vol d’armes destinées au déclassement, l’équipe s’infiltre dans les docks du quartier de Nihama au beau milieu de la nuit avec pour objectif de coincer le cerveau de l’opération…

J’évoquais il y a quelques temps une adaptation réussie d’une franchise à succès en jeu vidéo, en rappelant brièvement qu’un tel exercice, pour le moins délicat, s’avère bien peu souvent réussi, quel que soit le talent du studio de développement impliqué dans le processus. Ghost in the Shell: Stand Alone Complex est le parfait exemple de ce genre de naufrage, ce qui m’est d’autant plus pénible à écrire que j’aime beaucoup la série TV originale qu’adapte ce titre. En fait, et en dépit de mon goût prononcé pour le matériau de départ qui présente d’ailleurs un potentiel ludique plus que prometteur, jouer à ce jeu s’avère une véritable torture.

Pour ceux d’entre vous friands d’intrigues, ce n’est pas une question de scénario. En effet, vous trouverez dans ce jeu tous les ingrédients principaux d’un épisode indépendant de la série TV : un mystère de départ, une intrigue à la complexité tout à fait honorable, la vedette donnée tour à tour à chacun des protagonistes centraux de la Section 9 selon la situation, une révélation progressive de l’énigme à travers une enquête aux multiples rebondissements, et un dénouement haut en couleurs. Bref, c’est un récit de bonne facture et tout à fait dans l’esprit de la série originale, ce qui n’a rien de surprenant quand on sait que le studio Production I.G a participé à son élaboration.

Non, c’est un simple problème de mécaniques de jeu qui se veulent innovantes mais qui ne parviennent qu’à s’enliser dans la maladresse. Rien que parce qu’il s’agit d’un TPS qui se joue comme un FPS par exemple : si on connait bien le problème des jeux de tir subjectifs sur consoles de salon, il se trouve ici d’autant plus amplifié que le réticule de tir se positionne par défaut au-dessus du crâne d’un adversaire situé à la même hauteur que vous – de sorte que vous vous retrouvez toujours à compenser le décalage en rabaissant la mire, qui du coup se trouve trop basse pour des cibles plus éloignées… Bref, vous passez votre temps à regretter l’absence totale d’aide à la visée.

Outre ce problème assez pénible pour un titre qui se base essentiellement sur le shoot, les développeurs ont cru bon de rajouter de nombreux passages où l’agilité légendaire du Major Kusanagi reste le seul moyen de franchir un obstacle. Si l’idée ne manquait pas d’intérêt, sa réalisation s’avère hélas non seulement catastrophique mais de plus elle présente le don d’irriter le joueur à l’extrême quand il faut calculer la manœuvre au pixel près pour réussir un saut vital afin de poursuivre la partie : le nombre de tentatives peut en effet se compter par dizaines selon les situations… Le genre de chose qui arrive quand des développeurs confondent jeu de shoot et jeu de plateformes.

Enfin, et puisque les membres de la Section 9 sont des adeptes du combat au corps à corps, le titre implémente cette fonctionnalité – mais sans plus de succès. D’abord ces combats se gèrent par des combinaisons de touches à la simplicité affligeante – comme appuyer trois fois sur X – mais en plus achever un adversaire se fait par un dernier mouvement pour lequel la caméra tâche de cadrer l’action de la manière la plus spectaculaire possible ; le problème, c’est que le point de vue valse dans tous les sens et que le personnage se replace tout seul dos à cette caméra, position de tout TPS et, neuf fois sur dix, dos aux adversaires restants que, du coup, vous ne pouvez plus viser…

Mais il n’y a pas que des défauts, et si la réalisation ne se montre pas tout à fait à la hauteur des possibilités de la Playstation 2, la variété des environnements compense et offre même des level designs à l’esthétique et à la jouabilité plus qu’intéressantes. Les effets de ralenti style bullet time qui concluent les combats au corps-à-corps ajoutent une touche bienvenue et si on ne peut transporter que deux armes à la fois, leur nombre et leur diversité suffisent bien à satisfaire tous les goûts et types de joueur. Pour finir, un niveau entier se joue entièrement aux commandes d’un Tachikoma, pour des effets pyrotechniques et une action maximum.

Si Ghost in the Shell: Stand Alone Complex présente quelques qualités certaines, elles ne suffisent hélas pas à en rattraper les trop nombreux défauts. Il reste donc un jeu décevant en dépit de sa fidélité d’ensemble à la série TV originale, et au final un titre qui n’intéressera que les fans les plus hardcore de celle-ci.

Ghost in the Shell: Stand Alone Complex
Cavia Inc., 2005
Playstaton 2, entre 10 et 15 €


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