Vous l'aurez compris, ce disque était très attendu par la sphère mélomaniaque déjà habituée à savourer chacune de leurs productions depuis maintenant plus de 10 ans, et certains critiques musicaux n'hésitent désormais plus à scander haut et fort que The National est le meilleur groupe du moment. Personnellement, j'étais jusqu'ici passé totalement au travers, les découvrant pour la première fois il y a peu de temps à la suite de nombreux éloges que j'ai pu lire sur différents blogs. Quelques écoutes prolongées me verront contraint et forcé d'acquérir leur dernière oeuvre qui semble être la plus réussie de toutes.
"High Violet" ne se dévoile pas immédiatement comme un indispensable. Un son plutôt plat, un groove quasi inexistant, des guitares et une batterie relégués à l'arrière plan, la voix grâve et quelque peu monocorde de Matt Berninger en avant, à mes yeux rien ne semblait prédisposé cet album à figurer dans mon top 2010 (le côté new-wave me laissait perplexe sans pour autant entamer mon enthousiasme naissant). C'était sans compter sur la redoutable efficacité des mélodies alliées à des arrangements somptueux de cuivres ou de cordes. On est d'emblé séduit par la couleur générale plus que par les détails de la construction musicale, si bien que l'ensemble s'écoule tranquillement sur plus de 47 minutes sans la moindre pression acouphénique dérangeante. Mieux, comme un bon vin sortie d'une cave d'oenologue, "High Violet" ne se dévoile pas immédiatement et demande plusieurs dégustations répétées pour en saisir toutes les nuances. Attention tout de même, car une fois la bouteille entamée il devient dur de s'arrêter.
