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Ces anciens que nous avons perdus en 2010

Par Citoyenhmida

Durant l’année 2010, beaucoup de nos anciens nous ont abandonnés. Ils ont laissé chacun un vide tel, dont on se demande qui le comblera et si jamais il pourrait être comblé.

Ces anciens sont des marocains, nés de notre chair et de notre histoire. D’autres ont vécu parmi nous et ont choisi notre pays comme seconde patrie.

Ils sont intellectuels, politiciens, syndicalistes. Ils ont, chacun à sa façon, marqué plus ou moins profondément  le Maroc.

Je vous invite à nous en souvenir et à leur rendre ensemble un dernier hommage.


Mohamed Abed JABRI
a été le premier  à nous quitter  après une longue maladie.

Ces anciens que nous avons perdus en 2010

Impossible de résumer en quelques lignes la place de ce penseur dans le monde intellectuel arabe.

Retenons qu’il proposait de remplacer le triptyque fondamental de la politique dans le monde arabe (foi, tribu et butin)  par une base novatrice qui s’appuie sur une économie libre et moderne, une société civile forte qui s’adosse  à un état de droit, et une foi tolérante.

Retenons pour situer « l’honnête homme » que fut Mohamed Abeb JABRI son refus de siéger à l’Académie du Royaume du Maroc ainsi que son refus de recevoir le prix Kadhafi pour les droits de l’homme.

Edmond AMRAM EL MALEH a tiré sa révérence  à son tour.

Ces anciens que nous avons perdus en 2010

« Je ne suis pas un juif marocain, mais un Marocain juif » affirmait cet ancien militant du Parti Communiste Marocain, devenu écrivain par hasard, resté très discret en dépit de ses succès littéraires.

Son attachement pour son pays natal, malgré un long éloignement qu’il n’a jamais considéré comme un exil, a été le ferment de sa production littéraire.

Retenons ses prises de positions en faveur la cause palestinienne.

Abraham SERFATY
,  l’icône de la vie politique marocaine a décidé aussi de se retirer.

Ces anciens que nous avons perdus en 2010

L’opposant emblématique de Hassan II, le dernier des mohicans du monde marxiste-léniniste, l’exilé politique médiatisé par la bêtise de celui-là même qui avait la charge de le neutraliser, aura marqué une période de la jeunesse marocaine.
Dommage qu’il ne se soit pas rendu compte que son combat, juste et honorable, était cependant vain. Beaucoup de jeunes ont payé de leur liberté et de leur vie ce manque de vision !

Mahjoub BEN SEDDIK, le légendaire secrétaire général de l’Union Marocaine du Travail, a fini par céder sa place.

Ces anciens que nous avons perdus en 2010

Son histoire se confond avec celle du syndicalisme au Maroc.

Farouche défenseur de la séparation entre action syndicale et engagement partisan,  il a  tenté, à travers  diverses scissions et controverses politiques, de faire vivre l’U.M.T. indépendamment de toute affiliation politique.

Dommage que cela se soit traduit par une mainmise personnelle sur ce syndicat, qui lui a fait perdre une grande partie de sa légitimité historique !

Bouazza IKKEN fut une figure discrète mais emblématique de la politique telle qu’elle est pratiquée au Maroc.

Ces anciens que nous avons perdus en 2010

Il a fini lui aussi par se retirer, après être passé de  la magistrature à la députation, en s’installant  dans  les mandats locaux.

« Kharakiste » tardif, il a rejoint le Mouvement Populaire en 1982, pour naviguer depuis le long de tous les courants de ce parti, avant de faire sécession et de tenter une aventure en solo à la tête de l’éphémère Union Démocratique.

Il restera l’exemple de l’homme politique, sans attaches sauf pour son  propre  destin personnel.

D’autres anciens, venus d’ailleurs,  nous ont laissé un héritage que nous aurons à cœur d’honorer : ils étaient marocains de cœur, ils ont  choisi notre pays pour y vivre toute ou partie de leur vie, et même d’y demeurer pour l’éternité.


Jean-Pierre KOFFEL
, né à Casablanca, décédé à Kénitra, enseignant ayant formé des générations des jeunes marocains à travers tout le pays, directeur de la collection  « Coté Maroc »  chez les éditions Marsam,  peut être considéré comme un écrivain « marocain », tant le Maroc prend une place centrale dans son œuvre.

Ces anciens que nous avons perdus en 2010

On peut apprécier ou non le côté « roman noir » privilégié  par Jean-Pierre Koffel, on ne peut nier son talent de romancier.

Mohammed AKROUM, algérien malaimé dans son pays, citoyen du monde et chantre de la tolérance,  il a voulu que la terre du Maroc soit son dernier asile.

Ces anciens que nous avons perdus en 2010

Ce grand penseur est figure de proue du réformisme musulman, partisan d’un islam repensé en fonction du  monde contemporain et de ses avancées scientifiques, politiques et sociales.

QUE TOUS CES HOMMES REPOSENT TOUS EN PAIX !


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