32e aventure de Thorgal, 3e du Cycle de Jolan, par Rosinski et Y. Sente, ã le Lombard 2010
Résumé : Pour sauver son père Thorgal, Jolan a accepté son « sacrifice » : se mettre au service de Manthor, un mystérieux mage retiré dans une dimension intermédiaire entre Asgard et la Terre des humains. Après avoir passé plusieurs épreuves, Jolan s’avère être l’élu qui, à la tête de l’Armée qui vit, se rendra en Asgard pour y défier les dieux eux-mêmes… Dans le même temps, sur Terre, Thorgal pense pouvoir jouir d’une vie paisible dans un village viking, en compagnie de sa femme Aaricia, de sa fille Louve et d’Aniel, l’enfant de sa vieille ennemie Kriss ; mais ce dernier vient d’être enlevé par des Mages rouges et il est sur leurs traces…
Une chronique de Vance
Le « relaunch » de la série lancée par Jean Van Hamme, s’il ne permet pas encore de nous offrir des moments aussi épiques et intenses que par le passé, distille un parfum agréable de saga initiatique : c’est en effet le jeune Jolan qui devient le centre du récit, même si le scénariste semble ne pas avoir eu le courage de se débarrasser du père (trop) charismatique. Après Moi, Jolan et le Bouclier de Thor, épisodes charmants où Jolan apprend à dominer ses pouvoirs, à en relativiser l’importance (il se retrouve dans un groupe de jeunes gens tout aussi « doués ») et surtout à user de qualités plus adultes – et directement inspirées de son père – pour s’imposer, à présent on a droit à la révélation des buts cachés de Manthor, ce mage aux pouvoirs énormes sur lequel les dieux eux-mêmes n’ont pas de prise. C’est que Manthor nourrit un rêve secret, lié à sa mère, déesse déchue : il désire lui redonner ce qu’elle a perdu, et pour cela, il lui faut quelqu’un pour aller en Asgard quérir un fruit magique. Jolan est cet élu : il lui faudra beaucoup de courage et de détermination mais aussi un peu de chance, sachant qu’il risque de trouver Thor (présenté comme un dieu rustre et colérique, bien loin de l’imagerie Marvel) et surtout le fourbe Lokisur son chemin. Naguère, son père put compter sur son ingéniosité et son charme pour se sortir d’épreuves similaires. Jolan, lui, aura pour alliés tous les pantins animés de son Armée qui vit
On retrouve par moments la magie qui opérait dans les pages rédigées par Van Hamme, bien que le souffle épique peine à nous éblouir (peut-être parce qu’on a plus de mal à s’identifier à un garçonnet astucieux qu’au beau et valeureux Thorgal?). La partie « terrienne » avec la course poursuite engagée par Thorgal justement est le parent pauvre : convenue et tirant en longueur, histoire d’emmener notre héros jusqu’aux confins orientaux. Les dessins de Rosinski ont repris de la vigueur, avec toujours ce soin apporté aux visages (quoique légèrement plus anguleux qu’auparavant, avec des rictus faisant penser aux personnages de Clayton Crain) : c’est très agréable à suivre.
Ma note : 3,2/5