Les émotifs anonymes

De : Jean-Pierre Améris.
Avec : Benoit Poelvoorde, Isabelle Carré, Lorella Cravotta, Lise Lametrie, Swann Arlaud, Pierre Niney, Stephan Wojtowicz, Jacques Boudet, Grégoire Ludig, Céline Duhamel...
Genre : Comédie romantique.
Origine : France - Belgique.
Durée : 1 heure 20.
Date de sortie : 22 décembre 2010.
Synopsis : Jean-René, patron d’une fabrique de chocolat, et Angélique, chocolatière de talent, sont deux grands émotifs.
C’est leur passion commune pour le chocolat qui les rapproche. Ils tombent amoureux l’un de l’autre sans oser se l’avouer. Hélas, leur timidité maladive tend à les éloigner.
Mais ils surmonteront leur manque de confiance en eux, au risque de dévoiler leurs sentiments.


Si ce film me tentait, il n'était cependant pas dans mes priorités. A vrai dire, le jour où je l'ai découvert en salles j'étais même plus parti pour aller voir "Les trois prochains jours" (que j'ai vu plus tard ;) ) mais une séance spéciale en présence du réalisateur et de quelques acteurs dont Isabelle Carré ont fait que j'ai trouvé plus judicieux et plus intéréssant de découvrir "Les émotifs anonymes".
Dès le début, j'ai été touché par le scénario de ce film et ceux pour plusieurs raisons. Cette histoire me parle beaucoup. J'ai déjà ressenti certaines émotions vécu par les différents personnages (pas toujours aussi extrême cependant) et j'ai beaucoup apprécié la sensibilité avec laquelle ce sujet à été traité. On aurait pu tomber dans la comédie facile avec une succession de gags potaches mais il n'en ai rien. Bien sûr, il y à quand même de nombreux passages très drôles mais si cette histoire fonctionne c'est avant tout parce qu'elle s'intéresse plus à ses personnages plutôt qu'à faire rire. Ici, le rire est plutôt un effet secondaire, un petit bonus dont le spectateur ne va pas se priver mais c'est avant tout la relation entre Jean-René et Angélique qui est mise en avant. Souvent, j'ai d'ailleurs ris nerveusement. La scène en soit n'était pas drôle mais on se sens tellement proche de ses personnages, on à tellement envie de les aider à surmonter leurs handicaps que parfois on craque comme lors de la scène finale qui en soit montre à quel point il est terrible de vivre en étant émotifs à ce point mais qui nous fait rire cependant tant on à l'impression que c'est exagéré.
Si ce sujet en apparence facile ne devient pas risible, c'est aussi en grande partie grâce à son duo d'acteurs vedette, Benoit Poelvoorde et Isabelle Carré, qui hausse le film sur son piédestal. On sens une réelle complicité entre eux, une véritable alchimie à tel point que ce fut pour moi un véritable bonheur que de les voir évoluer à l'écran. On les sens tout les deux très investi dans ce film. Benoit Poelvoorde tout d'abord est saisissant. L'acteur nous prouve une nouvelle fois qu'il sais amusé la galerie mais pas seulement. Il nous livre une palette d'émotion très riche et varié ce qui rend son rôle très convaincant. Dès les premières secondes où on le voit, on à envie d'être pote avec lui. C'est peut être aussi parce que sur certains points il m'as fait penser à quelqu'un que je connais mais j'ai rarement senti le comédien aussi juste et émouvant. Isabelle Carré est elle aussi parfaite. Tout aussi convaincante, elle apporte beaucoup de fraîcheur à l'écran et confirme tout le bien que je pense de son travail. J'ai beaucoup aimé la scène où elle passe son concours de chocolatière ainsi que celle où elle démarche des clients. Ses passages du film m'ont beaucoup ému et doivent beaucoup à l'interprétation de la comédienne. Les acteurs secondaires sont eux aussi très bon. Quasiment effacé du film pour laisser notre couple d'émotif en avant, il n'en reste pas moins très bon avec des prestations très juste. Bien qu'on les vois peu à l'écran j'ai d'ailleurs bien apprécié Stephan Wojtowicz et Lise Lametrie mais tous s'en sorte vraiment très bien.
Derrière la caméra, Jean-Pierre Améris nous filme cette histoire de façon très sobre. Émotif lui même (et ça s'est senti lors de l'avant première auquel j'ai assisté), il maitrise de A à Z son film et met en scène cette histoire de manière très réservé. Pas de grands effets de style, pas de plans tape à l'œil mais juste une extrême simplicité, très efficace qui sers juste à mettre en valeur les personnages et leurs histoires. Sans jamais faire ressentir son travail, il réalise ici un très bon film qui nous donne au passage une folle envie de manger du chocolat. La scène de dégustation à elle seule m'as donner envie de prendre du poids visuellement :P . L'ensemble est simple avec des décors très bons (j'ai beaucoup aimé la chocolaterie de Jean-René qui donne envie de replonger dans le passé à l'inverse des chocolateries plus moderne qu'Angélique va démarcher) et une musique jamais excessive.
Au final, "Les émotifs anonymes" fut pour moi mon dernier coup de cœur cinématographique de 2010. Je ne m'attendais pas à autant aimé ce film qui m'as fait sortir de la salle avec le sourire aux lèvres. Je prendrais beaucoup de plaisir à le revoir. C'est ce genre de petit film sans aucune prétention et tout en simplicité qui me fait vibrer, qui me fait aimer le cinéma et sa durée assez courte nous permet en plus de ne pas avoir le temps de nous ennuyer devant ce film qui passe très vite :) .