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Patti Smith - Twelve

Publié le 17 janvier 2008 par Fabdelanmil

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Twelve

(2007)

1. ARE YOU EXPERIENCED? - 2. EVERYBODY WANTS TO RULE THE WORLD - 3. HELPLESS - 4. GIMME SHELTER - 5. WITHIN YOU WITHOUT YOU - 6. WHITE RABBIT - 7. CHANGING OF THE GUARDS - 8. THE BOY IN THE BUBBLE - 9. SOUL KITCHEN - 10. SMELLS LIKE TEEN SPIRIT - 11. MIDNIGHT RIDER - 12. PASTIME PARADISE

Durée : 56'48

Prix / lieu d'achat : je sais plus très combien : depuis le temps et un déménagement, j'ai perdu le ticket mais je suis presque sûr que c'était chez Virgin.

Dans la discotèque entre : The SMASHING PUMKINS et SONATA ARCTICA

Mes antécédents concernant l'artiste :

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Voilà encore une artiste que j'ai sortie de la discothèque de mes parents. Finalement, en pensant au nombre de gens dont j'ai, par ce biais, suivi la discographie, je me dis que la part de l'acquis dans le ressenti de la musique est sûrement loin d'être inexistante, voire même prédominante.
C'était Horses, et je devais avoir genre quinze ans. Je me rappelle que j'avais eu du mal à me faire à cet album, à l'époque, mais un magnétisme indéfini faisait que j'avais du mal à m'en détacher, et que je le remettais sempiternellement sur la platine ou dans le balladeur. C'est en se mouchant qu'on devient moucheron.

Bon, j'ai évidemment fini par kiffer à mort, j'ai laissé macéré quelques temps puis, dans ma période estudiantine, j'ai remis le couvert en collectant petit à petit les trois autres albums du PSG (Patti Smith Group) de la grande époque (1975-1980). Devenant ainsi l' heureux possesseur de quatre albums à mon avis indispensables, bien qu'ayant eu des succès variés.
Quand Patti S. a fait son retour en 1996, je me suis jeté sur Gone Again, mais ce dernier ne m'avait pas emballé, sans doute trop introspectif pour moi et jouant trop sur la corde sensible. Par contre, j'ai été assez agréablement surpris et enthousiasmé par le précédent Trampin' de 2004, qui redonnait sa chance au vrai bon rock qui me plait.

L'existence du présent Twelve, j'en ai eu vent par la diffusion répétée à une certaine époque de Pastime Paradise sur France Inter. Finalement, en pensant au nombre d'artiste dont j'ai, par ce biais, suivi les évolutions, je me dis que la part des médias dans l'acte de consommer de la musique est sûrement loin d'être inexistante, voire même prédominante. Quelle est la part de l'information et la part de la publicité dans l'annonce, même objective, à l'antenne de la sortie d'un album? Les spécialistes en marketting des maisons de disques connaissent sûrement la réponse chiffrée à cette question

 

Pochettes, livrets, packaging... :

Tiens! Une pochette de Patti Smith en couleurs! Le fait est suffisament rare pour être souligné. On se demande un moment ce que la devanture peut bien représenter, et si on n'a pas la patience de jouer aux devinettes, on regarde le livret et, par textes et photos sous angle différent, on apprend que ce mystérieux objet est en fait un tambourin babacool daté de 1967 qu'un artiste de l'époque avait offert à la jeune Patti. Sur la peau du percutant instrument est tatoué, entre autres arabesques, le signe astrologique de P.S. Ah ouais super...
1967 semble être une année importante pour Patsi Schmidt, au point qu'elle a repris dans son album 4 chansons de cette année-là. On le sait sans doute trop peu, mais la proto-punk Patti semble avoir un lourd passé de baba. Ceci explique probablement le mysticisme latent qui accompagne souvent son oeuvre. Au lieu d'être de ceux et celles qui ont terrassé les hippies pour amener le punk dans l' Histoire du Rock, Patti semble en fait avoir su muter et traverser ces époques-phares en restant toujours dans le coup. Ou à peu près... on imagine aisément que chaotique a pu être son parcours en se remémorant son explosion relativement tardive à presque 30 ans en 1975 avec Horses.
Non, sans déconner, il pas mal foutu du tout ce livret. Bon, il faut reconnaître que ses couleurs et sa maquette semblent draguer du côté d'un public de quinquas/sexagénaires, au passé enfumé mais désormais rangé des bécanes. Cependant, on y apprend plein de jolies choses. Pour chaque chanson reprise (oui, je l'avais pas dit, mais Twelve est un album de reprises... mais c'est de notoriété publique, non?), elle nous expose le pourquoi elle aime telle ou telle chanson et le comment elle l'a interprétée, aidée de ses paincos. Patti dit notamment avoir toujours été émue par Dylan (Changing Of The Guards) sans jamais avoir vraiment trop compris pourquoi. Pour moi, c'est exactement le contraire. Mais c'est un vieux débat.
Sinon, à observer les photos, on constate que Lenny Kaye a cessé d'arborer ses tragiques lunettes qui le faisait tant ressembler à Christophe Robidou dans le booklet de l'album Wave. Doit-on considérer cela comme un heureux augure?

 

Mes impressions à la première écoute :

Autant vous dire tout de suite que ça n'a pas été du gâteau, la première écoute de cette galette. J'avais imaginé plusieurs scénarios possibles quant à mon appréciation de sa qualité, et j'ai peur d'avoir à affronter une dure réalité : Twelve et ses instrumentations fortement acoustisées aurait été conçu par Patti Smith pour des gens de son âge, et je crains de passer complètement à côté de ses ambitions. Mais je vais essayer de m'y faire quand même.
Pour analyser ce sentiment, je commence par diviser en trois groupes les chansons qui constituent ce cover-album. Dans un premier sac, je mets les morceaux dont je ne connaissais pas les versions originales, à savoir Helpless (N. Young), Changing Of The Guards (B. Dylan), Midnight Rider (Allman Brothers). Ceux-ci, à la première écoute, je ne leur ai absolument rien trouvé de spécial : ce sont des chansosns folk -donc pas trop ma came en général- interprétées sans doute avec cette lenteur d'ennui qu'on pourrait appeler sensibilité, mais qui ne fait vibrer aucune connection synaptique chez moi.
Dans un deuxième paquet, je placerais les chansons que je suis sensé connaître mais que la seule écoute smithienne ne m'ont pas permis d'identifier. Il s'agit de The Boy In The Bubble de Paul Simon, extrait de l'album Graceland que ma chère maman a pourtant beaucoup entendu à une époque où je passais encore pas mal de temps à respirer le même air qu'elle (non, elle n'est pas devenue une mémère "Quelle" depuis!). Et, plus grave, je mettrais aussi dans ce grpupe Are You Experienced? que j'ai pourtant découvert récemment (peut-être trop récemment, en fait...) : c'est du Patti Smith lancinant et cacophonique, c'est-à-dire pas celui que je préfère, malgré la force de l'habitude.
Et finalement, dans le groupe restant je mets, heureusement quand même, la majorité des pistes de ce CD, c'est-à-dire les reprises de tubes que je connais bien et que j'ai donc pu juger avec plus d'objectivité. Dans l'ordre :
Everybody Wants To Rule The World (Tears For fears), ce tube représentant d'une grosse variétoche new-waveuse heureusement passée, ne trouve pas grand avantage à être passé entre les mains du PSG.
Gimme Shelter (The Rolling Stones): correct. C'est plus énergique, c'est plus sympa, ça motive un peu pour la suite.
Within You Without You (The Beatles): j'ai longtemps eu du mal avec la V.O. de cette chanson, alors, aujourd'hui que je m'y suis fait, reprendre les choses du début avec une interprétation trop respectueuse ou tout simplement peu inspirée, ne m'emballe pas des masses.
Ha! Pour me redonner un peu le moral, White Rabbit (Jefferson Airplane) arrive avec son intro inquiétante, une bonne grosse batterie et une bonne dose de créativité (enfin). c'est sans doute moins raffiné que le reste, mais moi j'adhère!
Tout comme je me statisfait plutôt de cette version groovy de Soul Kitchen (The Doors) qui aurait à mon avis mérité un petit décollage apocalyptique vers la fin mais qui, notamment grâce à son joli son de caise claire, reste une belle interprétation d'un groupe finalement peu souvent honoré dans ce genre d'exercice (autant que je sache).
Dommage que Smells Like Teen Spirits (Nirvana) vienne tout de suite après faire retomber mon enthousiasme. Il faut dire aussi que cette pièce est l'archétype du morceau-casse-gueule-à-reprendre, surtout en version "molle" (ici une sorte de cajun). Ce texte a incontestablement été conçu pour un phrasé rapide et rageur. Quelle pitié d'entendre Patti à 60 bpm nous asséner un ridicule "hello.......hello........hello......he-ello....".
Et pour finir plus dignement, l'album se conclue avec Pastime Paradise, le tube radio qui m'avait mis la puce à l'oreille et, par la même occasion, fait découvrir que ce thème imparable n'était pas à mettre au  crédit de Coolio (si, j'ai un peu honte, mais j'assume). Ce morceau est probablement le meilleur que contienne ce Twelve sur lequel je pense ne pas perdre trop de temps.


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