Magazine Culture

Devil

Publié le 03 janvier 2011 par Mg

devil-poster

L’estimé (ou pas – ou plus) cinéaste M. Night Shyamalan a du sentir tourner le vent du succès, car le voilà lançant fièrement une série de productions made in himself du nom de Night Chronicles. De quoi se délecter de retrouver le maître sur grand écran, alors que ses propres réalisations ne sont plus guère remarquables (pour rester sympa).

Et les premiers signes étaient inquiétants. Embaucher pour le premier projet un faiseur de films dont la dernière œuvre n’était nul autre que le remake américain (fait dans l’année de l’original..) de REC, un calcul risqué. John Erick Drowdle, puisque c’est son nom, avait pourtant lutté auparavant pour sortir des films indé’ et de genre. Noble attitude passé au trépas de ses fonctions, puisqu’il dirige là un film signé et encadré par « Night ». Où l’histoire d’un groupe de personnes enfermés dans un ascenseur, et se faisant assassiner les uns après les autres. Idée sympathique (oui, l’ascenseur formant un parfait huis clos, c’est toujours intriguant) et moderne, qu’ils déclinent ici avec des scènes extérieures des forces de l’ordre en alerte et de l’évacuation du building. Attrait majeur du film, une tentative de ne pas perdre de temps, filmant l’ensemble presque en temps réel, et presque dès le départ dans l’action entre le mauvais claustrophobe ascenseur, et une moitié de suspense extérieur.

Devil ne sera donc pas condamné au bûcher des navets sortis sur grand écran ces derniers temps, mais plutôt à celui d’une forme de direct-to-dvd par défaut, rapidement oublié et passablement oubliable. Non pas qu’il regorge de grandes qualités, mais il faut bien avouer que son pedigree pouvait faire opérer un glisser/déposer vers la corbeille. Sans tomber dans de mauvais excès, le film joue la carte d’un réalisme terre à terre, ponctué de quelques passages ésotériques un peu grand guignolesque (des restes de REC?), où le diable et autres démons viendraient bidouiller l’électronique des immeubles (au pif, tenez, un épisode d’X-Files, Ghost In The Machine, ou Elevated, le court métrage de Vincenzo Natali, pour le côté thriller en ascenseur). Déjà vu et forcément clichés, l’histoire de Shyamalan tente de tirer le tout vers le haut, sans réellement y arriver. Difficile d’être original, dans un registre vu et revu, sur des ficelles réutilisées à outrance depuis quarante ans. La demi surprise viendra réellement du fait que Shyamalan, devenu inconsistant dans ses réalisations, s’avère produire de la série B en batterie. Reste à voir (malheureusement) la suite, qui trouve donc sa voie vers le grand écran. A savoir pourquoi…


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mg 992 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines