Aux armes citoyens

Depuis quelque temps, je regarde le monde avec une sorte de détachement dépenaillé.
Ceci est d'autant plus étrange que jamais je me suis senti si violemment happé dans la mâchoire du squale. Ou dit-on par la mâchoire du squale? Où est la logique de mon mode de pensée? En d'autres mots, quelle force puis-je opposer aux enjeux contradictoires qui pétrissent mes sens? Circonstance aggravante: je ne suis pas le seul à être ballotté de la sorte, entre désir et effacement, blindage et partage, insouciance et morbidité. La question qui s'impose est de savoir à qui profite le crime. Il convient de distinguer celui qui commet l'acte et celui ou ceux qui l'ont commandité ou qui lui ont mis l'arme à la main. Entendons-nous bien, la responsabilité est à attribuer au prorata respectif du produit de l'intention cachée ou dévoilée par le tas de quantité de sang sur les mains, le cas échéant sur le buste. Il est important que les corps de police usent de circonspection, tout en restant constamment sur le qui-vive. Ainsi seulement sera-t-il envisageable pour les citoyens de continuer à vaquer sereinement à leurs occupations utiles et ménagéres.
Tout ceci aidera, je l'espère, les plus dubitatifs à prendre la mesure des défis qui attendent le futur gouvernement. Il ne me reste qu'une seule recommendation à exprimer: citoyens, votez si vous voulez vaquer.