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Un Jour de l’An bien particulier…

Publié le 04 janvier 2011 par Amandyne

Un Jour de l’An bien particulier…

Cette année, j’avais coché l’option Jour de l’An romantique. Deux jours, dans un petit château au milieu de nulle part, avec dîner gastronomique dans une chapelle et piscine chauffée pour se prélasser. Le rêve, sur papier glacé. Tout devait être parfait et mignonet à souhait.

31 janvier 15h, nous arrivons à l’adresse. Première surprise de taille : le château n’est pas vraiment… un château ! Mais plutôt une petite bâtisse perdue dans le brouillard flippant d’une campagne sordide. Je commence à stresser. Lorsque nous entrons dans le hall d’entrée et que nous franchissons la porte, une deuxième angoisse me saisit. Devant moi : un vieux sapin kitsh, du personnel aux visages livides, et un décor en total décrépitude. Morticia de la famille Adams nous emmène jusque dans notre chambre. (non je ne plaisante pas !) Nous traversons un grand couloir froid à la moquette de 1912 et aux papiers peints qui se décollent. Horreur !! Tout se que je croise est laid. Bienvenue dans beaufland.

Nous ouvrons la porte de la chambre, ou plutôt de la soi-disant Suite que j’avais réservée… Point de lit à baldaquin, de coussins croquignolets, de chaises dorées et de canapé en velours. Non. Mais bien un intérieur de chambre d’hôtel Formule 1, les draps roses délavées en prime. Sympa le weekend de lovers…Complètement désabusée, je regarde mon chéri qui éclate de rire. Il valait mieux le prendre comme ça… (Nous avions déjà payé !) Le temps de s’apercevoir que la chasse d’eau était cassée et que la baignoire ne se vidait pas, nous décidons d’aller noyer notre désarroi dans la piscine chauffée.

Nous descendons par l’ascenceur au rez de chaussée avec nos peignoirs blancs (quand même un minimum de luxe !). La porte de l’ascenseur s’ouvre, je fais glisser la baie vitrée en face de moi. Un spectacle abjecte s’offre à mes yeux : la piscine a pour écrin une sorte de salle des fêtes désafectée. Un drap blanc agrafé au mur fait office de cache-misère, deux transats en plastiques sales sont vulgairement posés et la piscine fait horreur. Ces tours en bois sont moisis… Déconfite, je suis totalement déconfite ! Victime d’une arnaque pour le dernier jour de l’année, il fallait le faire ! Moi qui avait décidé de faire des photos sous l’eau pour mon blog avec mon masque de plongée appareil photo, que j’avais eu à Noël … Je ne me laissais pas abattre et plongeai dans l’eau ultra chlorée. On est blogueuse ou on n’est pas.

Après dix minutes passées sous l’eau, les yeux ouverts à chercher l’objectif dans l’eau trouble, un goût amer et nauséeux imprégnait ma bouche. Je sortais de l’eau avec l’envie de vomir. L’eau était aussi décrépie que le reste du château… Une odeur de vase me suivait.

A 20h, nous décidons d’aller nous ennivrer au bar de l’hôtel. On nous parque dans un salon sordide, avec naperons immondes et fauteuils de mémés. La moyenne d’âge nous fait frémir… On était bien les seuls jeunes de la planète à avoir délibérément choisi de passer notre réveillon avec des vieux.  Il fallait boire à tous prix. Vodkas tonic obligatoires.

21h30, c’est l’heure du dîner gastronomique. J’ai la tête qui tourne et prie pour voir double dans quelques heures et ne pas me souvenir de ce moment tragico-beauf. On nous place dans la chapelle à côté d’un autre sapin kitsch (avaient-ils eu des prix ?) et du radiateur. Entre deux tablées de vieux ringards aux costumes du dimanche. Je prie pour que le dîner soit bon.

De l’amuse-bouche au dessert, tout était infâme. J’ai honte. J’espère que personne ne me verra dans cet endroit miteux. Moi, la soi-disante blogueuse parisienne, je me retrouvais dans l’endroit le plus nase de toute la galaxie. Mon amour propre en prenait bêtement un coup. Manquait plus que le juke-box avec les tubes les plus foireux des années 80.

A Minuit moins deux, les serveurs nous demandent de nous lever pour aller admirer le feu d’artifice. Chouette ! Une activité rigolote. Enfin. Je n’en demandais pas tant. Toute la salle (de septuagénaires aux bas résilles) se lève et avance devant une baie vitrée. Derrière, le jardin. Je m’attends à des éclats multicolores dans le ciel pour me sortir de ma soirée glauque. Rien de tout cela. Une petite fontaine de feux d’artifices ridicules démarre, posée à même le sol. On frôle l’absurdité. « Les démons de minuit » résonne soudainement dans les bafles de la chapelle. Au secouuuuuurssss !

Minuit pile, le feu d’artifice est terminé. Deux minutes de prouts lumineux, on a touché le pompom de la plouquerie !!  Au comble de la beaufitude et du mauvais goût, mon cerveau se met à vriller, l’alcool aidant, je vous l’accorde. Je pars dans un éclat de rire nerveux au milieu de mes congénères aux visages, eux, réjouis. Un de ses éclats de rire bruyant qui nous empêche presque de respirer. Je ne peux stopper mes gloussements. J’explosai de rire devant cette journée incroyable. Mes nerfs lâchaient. Les larmes de rire dégoulinaient sur mes joues, j’étais littéralement pliée en deux.Et ça me faisait un bien fou. Finalement, que pouvais-je rêver de mieux pour commencer l’année ?

:-)

Allez, là voilà la photo sous l’eau ! C’est cadeau !

Un Jour de l’An bien particulier…

Un petit goût de moisi ? Mmmmmm !


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