4 January 2011, 21:03 | Ajouté par : Gaëlle, dans Naissance
Sage-femme de l’HAD, Laurence Cottereau, visite quotidiennement maman et bébé, comme à l’hôpital. A. M.-R.
Dans le cadre de l’hospitalisation à domicile, Laurence intervient jusqu’au 5e jour du bébé.
Anne est un joli bébé, calme et paisible. Cette petite fille au teint rose n’a pas deux jours et c’est déjà chez elle, dans la maison familiale de Semens, qu’elle découvre la vie. Entourée de ses parents, Cécile et Thierry, et de son grand frère Jean-Baptiste, 16 mois.
Tout juste accouchée, sitôt sortie de la maternité, Cécile Combet est dans le jargon hospitalier, une HAD : une patiente en hospitalisation à domicile. Alors que les jeunes accouchées demeurent au minimum trois jours à la maternité, l’HAD permet à certaines d’entre elles de regagner leur domicile le lendemain ou surlendemain de la naissance, sous conditions d’un suivi médical précis. Cette « idée novatrice de soins à la maison, entourés de toute la sécurité du milieu hospitalier », que décrit le docteur Tissot, est un service complémentaire de la maternité.
Régulation du service
Moins coûteuse qu’une hospitalisation classique, elle permet, dans les cas de prises en charge obstétrique, de « prendre le relais » de patientes qui si elles étaient hospitalisées sur site, occuperaient un des 18 lits d’un service maternité « régulièrement saturé », note la chef de service.
Cécile est bien loin de ces considérations. Le choix de l’HAD, s’est imposé à cette jeune mère, et infirmière, quand à la fin de sa grossesse, il s’est agi de mettre en place « toute l’organisation liée à la naissance ». « J’ai réalisé que ça allait être long pour mon fils. Je ne voulais pas perdre le contact affectif avec lui, du fait de l’hospitalisation. Il est encore petit et très en demande. Et j’avais hâte de créer le lien avec le bébé et le reste de la famille ».
Cécile, qui avait vécu cinq jours d’hospitalisation lors de son premier accouchement, n’avait, cette fois, « pas envie d’attendre inutilement à l’hôpital ». D’autant que d’un point de vue strictement médical son état, pas plus que celui d’Anne, ne justifiait d’y demeurer. « Là, je suis chez moi, au calme, avec mes enfants et mon mari, je suis beaucoup mieux et je me repose davantage », assure la jeune mère d’une grande sérénité.
Cécile et Anne ne sont pour autant pas livrées à elles-mêmes. Chaque jour, week-end compris, une sage-femme de l’HAD leur rend visite à domicile. La valise médicale sur une épaule, le pèse-bébé dans les bras, Laurence Cottereau effectue, à domicile, le suivi de la mère et l’enfant, tel qu’il est pratiqué en milieu hospitalier. Anne est ainsi pesée, l‘état de son cordon ombilical vérifié et sa peau méticuleusement examinée pour détecter toute jaunisse du nourrisson. Sous le regard interrogateur et déjà très protecteur de Jean-Baptiste.
Une place pour le père
En cas de besoin, Laurence dispose, dans sa sacoche, du nécessaire à tout bilan sanguin, pansement et prise de tension. Dans l’intimité de la chambre, Cécile fait elle aussi l’objet d’un examen médical scrupuleux. Laurence Cottereau, est présente, à l‘écoute, et disponible pour répondre aux attentes spécifiques des mamans. On parle allaitement, portage en écharpe de bébé, sans oublier l’essentiel pour la maman, « le nécessaire temps de repos », rappelle la sage-femme.
Sur ce point Thierry veille. « Je me sens utile là, et pas seulement spectateur, comme à l’hôpital », confesse Thierry, visiblement ravi d’avoir pu trouver sa place très rapidement auprès de sa fille. Lundi, Anne a maintenant cinq jours. L’HAD prend fin. « Bébé a grossi ; maman va bien, tout évolue normalement », note Laurence Cottereau qui peut alors clore le dossier de prise en charge. Cécile demeure confiante. « Le contact privilégié établi avec les sages-femmes qui m’ont vu évoluer dans notre environnement » ne cesse pas du jour au lendemain. À tout moment, Cécile pourra contacter par téléphone Laurence ou l’une de ses collègues de l’HAD. Car l’HAD est un des maillons d’une vaste chaîne territoriale de prise en charge de la mère et l’enfant. « C’est rassurant de le savoir », conclut Cécile.
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