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Heidegger : L’oubli de l’être

Publié le 04 janvier 2011 par Boutros
Heidegger : L’oubli de l’être

Heidegger parle de l’oubli de l’être comme étatnt ce qui a caractérisé l’histoire de la métaphisyque. Oublier l’être et se limiter à la question de l’étant, serait donc la métaphysique. Voilà comment peut-on mal comprendre Heidegger ! C’est-à-dire, en prenant le mot « oublier « dans un sens ordinaire. Cette mauvaise compréhension commence déjà avec ce mot « oublier » qui risque de nous jeter loin de ce que Heidegger veut dire. Et c’est souvent le cas dans les lectures non averties à propos de Heidegger. Et c’est là que je vais m’arrêter un peu pour éclairer un peu cette mauvaise compréhension.

On a souvent dit que la métaphysique, selon Heidegger, a focaliser son travail sur l’étant en oubliant l’essentiel : L’être. Mais ce n’est pas du tout ce que Heidegger voulait dire ! Pour lui, « oublier » a un sens plus délicat, plus riche que le sens qu’on emploie normalement.

Je peux dire que je suis sorti de la maison et je me suis rendu compte que j’ai oublié le livre des matémathyques que je devais prendre avec moi ; je l’ai donc oublié, c’est à dire que je l’ai pas porté avec moi, j’ai alors les mains vides. Et là je ne fais qu’employer le verbe « oublier » dans sa signification la plus directe, la plus ordinaire. Et c’est justement le cas d’usage de ce verbe qui ne concerne pas Heidegger.

Je peux par contre que je suis sorti et je me suis rendu compte que j’ai oublié le livre des matémathyques que je devrai prendre avec moi et par erreur j’ai pris le livre de la physique, c’est à dire que j’ai pris un livre à la place de l’autre, je n’ai donc pas les mains vides, mais je n’ai pas en main le livre que je devrais prendre. Oublier ici, c’est prendre une chose par une autre ou à la place de l’autre. Je n’ai donc pas seulement oublier mais je me suis tromper : Croire prendre le vrai livre en prenant un autre, et c’est là le sens du mot « oublier » que Heidegger » veut exprimer : Oublier c’est prendre une chose au lieu d’une autre, prendre une chose à la place de l’autre ; oublier ici est plus grave puisqu’on s’est trompé de l’ordre des choses, c’est à dire tomber dans l’erreur et non pas seulement tomber dans l’absence. Non pas seulement manquer l’acte, mais faire un faux acte croyant que c’est l’acte à faire. Oublier ce n’est pas ne pas se rappeler, mais c’est croire s’est rappelé vraiment.

Que veut dire donc pour Heidegger lorsqu’il dit que la métaphysique est l’oubli de l’âtre ? Eh bien, il veut dire que la métaphysique, qui s’est donné pour objet de définir l’être des choses, a pris un faux itinéraire, car en voulant traiter la question de l’être, elle a manqué son chemin, en traitant la question de l’étant, toute en croyant qu’elle traite la question de l’être. La métaphysique a donc raté son objet, elle a pris un faux objet à la place de celui qu’elle a prétendu vouloir prendre comme objet de ses recherches. Et c’est ce qui est grave ! Car croire régler la question de l’être en réglant faussement la question de l’étant ne consiste pas à finir dans le vide, mais à finir dans un autre chemin toute en croyant être dans le bon chemin ; c’est ce que Heidegger appelle « Holzweg ».

C’est de là que relève l’authenticité de la pensée de Heidegger ! Reprendre cette question fondamentale de la métaphysique pour en finir les yeux dans les yeux, en face à face. Or cette face à face commence déjà par se rendre compte de la nature de cet oubli. Reprendre toute une histoire de la métaphysique pour la remmetre dans son chemin qu’elle pris par un autre chemin : Se mettre d’abord dans le vrai chemin et savoir marcher sur les Holzwege, voilà ce que Heidegger a voulu d’abord faire.

Tribak Ahmed


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