Voilà des mois que j'ai lu ce roman, avant qu'il ne gagne le Goncourt... Et puis je n'ai jamais pris le temps de faire un billet. J'avais l'impression que ce prix n'était qu'un prétexte, que ce roman n'était qu'un pale reflet des précédents Houellebecq. Bref, je n'ai pas trouvé grand intérêt à relater cette lecture. Et puis finalement après quelques débats avec des amis, je me suis dit qu'il serait sympathique d'en parler.Pourquoi ? Mais parce que la vision de l'avenir de la France selon Houellebecq vaut à elle seule la lecture. Pour le reste, ce roman n'a rien d'exceptionnel. Il se lit facilement, comme souvent, mais est bien moins corrosif que les précédents. Heureusement, on garde une bonne dose d'humour et de second degrés. Le personnage principal, Jed Martin, est un artiste un peu étrange, un humain hors du monde, un collectionneur... Lorsqu'il se lance dans un sujet, il l'exploite à fond avant de connaitre un long moment de vide. Après la photographie, il revient à l'huile puis aborde la vidéo. C'est aussi un artiste dans le temps, un contemporain de Koons. Un ami de Houellebecq, personnage solitaire, misanthrope et alcoolique. Lequel est assassiné, lequel est enterré. C'est assez malsain quand on lit l'état dans lequel le cadavre est découvert. Et l'enquête qui fait suite. Brr, j'en ai froid dans le dos à l'évoquer. Bref, c'est un roman contemporain dans lequel on croise pas mal de people. Un roman de notre société : argent, mal être, ultra consumérisme, on garde tous les thèmes chers à l'écrivain. On zappe un peu le sexe cette fois et c'est tant mieux. Et puis l'on voit éclore une France de la carte postale, des villages typiques, des traditions adorables, de la gastronomie, une France dont tous les éléments auraient été labellisés par l'UNESCO, qui ne pourrait plus évoluer mais ne vivrait que de la vente des souvenirs aux touristes. Assez frappant ! Une France pour les Américains et les Chinois. Bref, cette lecture n'est pas la meilleure de la rentrée littéraire. Ni le meilleur des Goncourt.