8 January 2011, 16:06 | Ajouté par : Gaëlle
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- Des femmes enceintes à Lima. REUTERS/Mariana Bazo –
Parmi les questionnements que soulève le débat sur la gestation pour autrui (GPA), celui de savoir si l’Etat doit laisser les femmes disposer de leur corps comme elles l’entendent, celui de savoir si une femme qui porte l’enfant pour une autre perd ou non sa dignité, ou encore savoir si une telle activité est ou non acceptable au vu de la direction que nous désirons pour notre société, sont absolument essentiels, mais surtout mettent en lumière –sans accepter de le voir– un abcès ancien et intérieur: la prostitution. Même si ces deux catégories de femmes, celles qui désirent porter un enfant pour une autre et celles qui se prostituent, ne se veulent rien de commun, elles partagent une certaine similarité d’activités quant à leur nature: celle de rendre un service «corporel», en utilisant leur corps, en contrepartie d’une rétribution financière. Les pouvoirs publics, si bien intentionnés envers le bien-être des femmes qui veulent devenir des porteuses d’enfants, ne se préoccupent pas de celui des femmes qui se prostituent. La GPA indigne un grand nombre de penseurs, quand la prostitution les laisse silencieux.
La manière dont le législateur, les juges et plus généralement les professionnels du droit français traitent leurs activités respectives mérite réflexion. Deux principes de droit, les principes de dignité de la personne humaine et de l’indisponibilité du corps humain, sont à ce jour avancés pour empêcher les femmes de porter un enfant pour une autre, alors qu’ils sont bâillonnés quand on parle de prostitution.
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La prostitution relève aussi théoriquement de l’utilisation de son corps par soi-même et non de l’exploitation, et implique comme la GPA une pénétration du corps de l’autre, mais ne doit pas et ne pourra jamais être traitée socialement comme la GPA: d’abord parce qu’elle n’est jamais consentie et toujours subie, ensuite parce que nos trop maigres principes juridiques s’essoufflent et, en ne suffisant plus, rendent le système incohérent, et surtout parce qu’à la différence du «portage d’enfant à naître», qui servirait l’humanité, la prostitution ne sert à rien. A rien d’autre qu’au plaisir masculin. Et le métier qu’elle est devenue ne reflète aucune forme de féminité, et n’est que l’écho de la domination masculine depuis la nuit des temps.
Jarod Barry
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