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En attendant le retour du « Libérateur » Longuè Longuè

Publié le 08 janvier 2011 par Africahit
Prononcez « Longue Longue » et, immédiatement, les pires souvenirs d'un gâchis resurgissent. Derrière l'apparente fadeur d'un fait divers pourtant croustillant s'étale l'histoire d'un talent populaire qui a mal négocié un virage en épingle à cheveux et qui s'est brisé...de tout son long.

Non seulement la sale histoire n'a laissé personne indifférent, mais elle a eu l'audace de faire longtemps la « une « des journaux. Dans le noir de sa cellule, Longue Longue de son vrai nom Simon Longkana Agno, ne décolère pas.

Le « libérateur », le «papa de Kirikou » qui « ne connaît pas les marabouts », repasse certainement en boucle, les singuliers moments d'une carrière à succès qui a viré au cauchemar.

Le 19 septembre 2010 en effet, la cour d'assises de Gironde en France a condamné le chanteur camerounais à 10 ans de réclusion criminelle pour le viol d'une jeune fille mineure. Les faits remontent à l'année 2004.

Entre les débats fondés ou non sur la théorie de la conspiration montée par son ex femme à qui il doit verser près de six millions de Fcfa en réparation et les juridismes sur le sujet, le mal est fait. Les jurés n'ont retenu que la thèse du viol. Vient alors le temps de l'analyse et sans doute des regrets.

La notoriété, l'ivresse de la gloire, les bijoux...luisent désormais sur un champ de ruines. Hériter de ce tableau onirique même peint par soi-même, n'est jamais anodin. C'est comme un lien profond et permanent avec ce qui nous révèle souvent une part de nous-même et qu'il faut toujours gérer avec une extrême délicatesse.

La révélation de ces moments difficiles lève immanquablement une tempête d'émotions et de questions : fallait-il vraiment recourir à un « mariage arrangé » alors que l'artiste pouvait s'établir dans l'Hexagone légalement sur la durée par lui-même?

Une fois dans ce labyrinthe ne valait-il pas mieux négocier une sortie à moindre frais plutôt que de tenter l'impossible ? Ce sont des interrogations qui, après coup, révèlent avec brutalité les marques de rendez-vous manqués avec l'histoire.

Entre le choc de voir ce talent en prison pour longtemps et la nécessité de le soutenir en s'appuyant sur sa propre remise en cause, il n'est pas inutile de panser ses blessures et ses erreurs.

Dans le système carcéral français, il y a des élargissements avant terme pour bonne conduite. Quand l'héritage de soi est trop lourd à porter, il est indispensable de le transformer en quelque chose qui ait du sens.

Mais cela s'apprivoise, en défaisant ses noeuds d'erreurs de parcours pour apaiser le présent et consolider un avenir certainement encore plein d'inspirations.


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