Comment se fait-il que l'un des plus grands barrages du monde, celui d'Inga en République démocratique du Congo, n'apporte quasi aucune ressource aux populations locales ? Pourquoi des pays qui ont des richesses naturelles aussi importantes que la RDC, la République du Congo et le Mali demeurent-ils les plus pauvres de la planète ? Pourquoi une part importante de leur budget reste-t-elle consacrée au service de la dette ?La Banque mondiale et le Fonds monétaire international, créés en 1944 par les accords de Bretton-Woods, ont accordé depuis les années 1960 plus de deux mille milliards de dollars au titre de l'aide au développement. Pourtant, force est de constater qu'aujourd'hui tous ces efforts n'ont pas permis aux nations alliées de tenir leurs promesses.
Dans les années 80, pris au piège de la dette, les gouvernements du tiers-monde se sont vus obligés de rembourser leurs emprunts avec des taux d'intérêts cinq à six fois supérieurs à ceux pratiqués sur les marchés financiers. Les plans d'ajustements structurels imposés par le FMI ont entraîné privatisation des services publics et exportation massive des ressources, avec des conséquences désastreuses pour le développement de ces états... Et, dans leur sillage, l'installation durable de la corruption et le jeu subtil des réseaux.À partir d'un état des lieux lucide, et grâce à l'analyse d'experts renommés, d'hommes politiques, de responsables des grandes institutions internationales, mais aussi de militants, d'hommes et de femmes sur le terrain, Le salaire de la dette explore les raisons de ces échecs et décrypte les mécanismes en jeu.