Magazine Culture

Soudain l'été dernier de Tennessee Williams

Par Sylvie
ETATS-UNIS
Soudain l'été dernier
Roman adapté au cinéma par Joseph Mankiewicz en 1959
Moi qui n'était pas pour l'instant une inconditionnelle de Tennessee Williams (Un tramway nommé désir), je suis définitivement conquise !
Je viens de voir le film qui est un véritable chef d'oeuvre. Outre la brillante mise en scène de Mankievicz, on ne peut qu'admirer la modernité, la force  des thèmes abordés : le refoulement, la folie et l'homosexualité. 
Rapports de force, lien mère/fils ambigus, jalousie : voila la famille décadente mise en scène par Tennessee Williams. 
Voici l'histoire : Violet Venable fait venir dans sa demeure exotique de la Nouvelle-Orléans le docteur Cukrowicz, neuro-chirurgien. Son fils Sebastian est mort mystérieusement en Europe, l'été dernier. Sa cousine Catherine, qui a assisté à sa mort, est devenue folle. Violet Venable pense qu'une lobotomie pourrait l'aider à retrouver la raison. ...
Mais le médecin, en examinant Catherine, découvre qu'elle est saine d'esprit. Elle est en fait traumatisée par ce qu'elle a vu l'été dernier à la mort de son cousin. Mais qu'a-t-elle vu ?
Le médecin, en digne héritier de Freud, va, par l'intermédiaire de la parole, faire ressurgir le refoulé et ainsi tenter de guérir Catherine. Mais que cherche là cacher la vieille Venable sur son fils Sébastian ? Il est vrai qu'une lobotomie effacerait tous les souvenirs...
Nous sommes littéralement happés par un climat malsain entre des personnages qui se haïssent et s'autodétruisent. Pulsions sexuelles, jalousies incestueuses régissent les rapports familiaux. Les personnages sont d'une telle force psychiqyue que nous partageons leur démence. Catherine, aux prises avec sa souffrance, est extraordinaire. 
Quant à la scène finale, elle est édifiante...
A mon sens, le seul roman(film) qui évoque l'homosexualité masculine, voire les déviances sexuelles, au sein d'une univers familial féminin. Sébastian, l'esthète, le poète, évolue entre sa mère et sa cousine pour qu'elles servent ses desseins. 
Tennessee Williams apparaît ainsi comme le grand peintre des folies et déviances familiales. 
Une oeuvre indispensable à découvrir.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sylvie 700 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines