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Emeutes En Algerie: Bouteflika devrait garder le silence

Publié le 10 janvier 2011 par Amroune Layachi

Emeutes En Algerie:  Bouteflika devrait garder le silence

MALGRÉ LA FORTE PRESSION DE LA RUE
Bouteflika devrait garder le silence

Bientôt une semaine depuis que le pays vit dans l’insurrection, avec, déjà trois morts, plus de mille blessés et des dégâts matériels considérables et toujours pas de nouvelles d’un certain Abdelaziz Bouteflika ! Décidément, tout est «spécifique» en Algérie, même le style de gouvernance.

Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Dans aucun autre pays au monde, un tel cas de figure n’est imaginable. Le pays est sérieusement secoué, l’embrasement est un risque bien réel, l’insécurité règne et son chef de l’Etat, premier responsable de la sécurité des personnes et des biens, l’homme que la situation interpelle directement et en premier lieu, Bouteflika donc se mure dans un silence troublant. Aucune apparition publique, pas la moindre déclaration sur la situation. Ce qui alimente naturellement les plus folles rumeurs.

«Il est en Suisse», affirment les uns, «il est gravement malade», croient savoir d’autres. Or, nous confie une source proche de son entourage, «le président est bien sûr ici en Algérie. Il suit la situation d’heure en heure à travers une cellule de crise restreinte installée au niveau de la présidence », refusant toutefois de nous dévoiler la composante de cette cellule. Et pourquoi alors ne se manifeste-t-il pas ? «Eh bien c’est mal le connaître !» réplique notre interlocuteur. «Le président a un principe immuable : jamais il n’agit sous la pression. Cela a toujours été le cas depuis 1999.» Pour le moment, Bouteflika s’est contenté en effet d’envoyer sur le front le ministre du Commerce auquel a succédé depuis samedi le ministre de l’Intérieur. Et pour toute décision, il ordonne la tenue d’un conseil interministériel, celui tenue samedi, sciemment contenu dans le seul volet «technique» de la chose, «les prix des produits de large consommation». Pas plus. Aucune réponse politique à la mesure de la gravité de la situation. A l’évidence, Bouteflika ne veut pas donner l’impression d’être concerné par la contestation.

«Il ne faut pas s’attendre à des décisions spectaculaires », nous affirme également notre source, faisant allusion aux rumeurs liées au changement du gouvernement. Mais s’exprimera-t-il sur la situation ? «Pour le moment, il n’y a rien de prévu dans ce sens. Mais, comme d’habitude, le président sévira au moment où on l’attendrait le moins», se contentera de nous répondre notre source. 
K. A.


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