

S’inspirant probablement d’éditions antérieures illustrées de portraits in-4°, comme celle de l’histoire du règne de Louis XIV de Limiers (Amsterdam, 1720), il constitue ainsi des suites de portraits destinées à illustrer des éditions nouvelles. Parmi d’autres : l’Histoire Universelle de J-A. de Thou (“Londres”, 1734), les mémoires de Commines (1747), Histoire du règne de Louis XIV par Reboulet (1744), Nouvel abrégé chronologique de l’Histoire de France (de Hénaut, 1749), l’Histoire de France du père Daniel (1755), les mémoires de Condé (1743), les mémoires de Maximilien de Béthune, duc de Sully...
Ce dernier livre par exemple en français modernisé par Monsieur L’abbé De L’Escluse Des Loges (M.L.D.L.D.L.), publié à Londres (en réalité Paris) en 1745, en trois tomes in-4° comporte, semble-t-il le plus souvent, deux portraits seulement (Henri IV et Sully)-ou pas de portrait du tout?-, mais une suite a été vendue par Odieuvre avec une liste recto-verso de 56 portraits. Cette liste manque souvent. La suite ayant été enrichie par les bibliophiles de portraits vendus à la feuille, on rencontre des livres avec 56, 57, 58, 67 voire 76 portraits. Ceux-ci sont de beaucoup préférables et parfois superbement reliés.

Tous ces portraits et beaucoup d’autres seront petit à petit réunis dans un recueil de 592, 600 ou 602 figures en six volumes commenté par l’avocat Dreux du Rabier “l’Europe illustre, contenant l’histoire abrégée des souverains, des princes, des prélats, des ministres, des grands capitaines, des magistrats, des savants, des artistes et des dames célèbres en Europe dans le XVe siècle compris jusqu’à présent...” publié en 1756.Les commandes d’Odieuvre auprès de ses graveurs ne suffisaient bien sûr pas et il racheta divers fonds réutilisant et re-cadrant des oeuvres parfois fort usées des siècles précédents signées à l’occasion par Thomas de Leu, Léonard Gaultier, Poilly ou Edelinck ainsi que le fond de Baltazar Moncornet. Ces cuivres anciens recoupés étaient placés, comme presque tous les autres, dans un ovale reposant sur un piédestal, la plinthe servant de cartouche, le tout sur fond azuré pourvu d’un encadrement baroque occupant ainsi le format in-4°.Odieuvre mourut en 1756 à Rouen en voyage d’affaires mais ses portraits continuèrent d’être imprimés.
Lauverjat
