CHRONOLOGIE - Deux jours après la fin tragique de l'opération de libération des deux Français enlevés par des membres d'Aqmi vendredi soir, le déroulé des événements se dessine peu à peu.
CHRONOLOGIE - Deux jours après la fin tragique de l'opération de libération des deux Français enlevés par des membres d'Aqmi vendredi soir, le déroulé des événements se dessine peu à peu.
Vendredi soir : Les deux Français sont enlevés entre 22 heures et 22 heures 30 par quatre hommes armés alors qu'ils dînent au restaurant à Niamey, la capitale du Niger. Deux individus armés et enrubannés du commando ont fait irruption dans le Toulousain, un bar apprécié des expatriés, et ont contraint les deux hommes à les suivre, a raconté un membre de l'établissement. Les Français sont alors embarqués de force dans un 4x4 immatriculé au Bénin dans lequel deux autres hommes armés les attendaient. «Les Français tentaient de résister, mais finalement ils (les ravisseurs) les ont poussés dans la voiture et ont démarré vite, vite», a témoigné un autre employé. Aucune revendication n'est énoncée, mais le ministre français de la Défense, Alain Juppé, a confirmé lundi depuis Niamey avoir eu confirmation de l'implication d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans ce rapt.
Dans la nuit de vendredi à samedi : Les ravisseurs prennent la direction du nord pour tenter de rejoindre une «zone refuge» au Mali voisin, où seraient déjà détenus les sept étrangers, dont cinq Français, enlevés dans le nord du Niger en septembre dernier. Leur véhicule est alors pris en chasse par les forces de sécurité nigériennes et des soldats français, qui surveillent la région depuis l'automne dernier dans la région. Objectif : empêcher le groupe de rejoindre la zone refuge, «qui constituait une menace grave pour nos otages», a expliqué le ministre de la Défense, Alain Juppé. Mais après un accrochage dans la nuit, au cours duquel le chef du détachement de la garde nationale nigérienne a été blessé, les terroristes poursuivent leur progression en direction de la frontière malienne, située à environ 200 km au nord de Niamey. Si des échanges de tirs ont eu lieu, les forces nigériennes n'ont pas voulu ouvrir le feu sérieusement de crainte de blesser les otages et de mettre leur vie en danger.
Samedi : L'opération spéciale mise sur pied en moins de douze heures par les forces spéciales françaises en coopération avec les hommes de la Garde républicaine nigérienne se poursuit. Les ravisseurs sont bloqués dans leur progression par des hommes du COS (commandement des opérations spéciales) débarqués, selon un témoignage local, dans deux hélicoptères. Cet assaut a lieu en territoire malien et est mené par les seules forces françaises.
À l'issue de cette bataille, les deux otages sont retrouvés morts, d'après l'armée française. Deux militaires français sont légèrement blessés au cours de l'opération, plusieurs ravisseurs sont tués, tandis que d'autres sont blessés et faits prisonniers. Les deux otages Français auraient été exécutés froidement par les terroristes, selon les premiers éléments de l'enquête. On ignore encore les circonstances exactes de leur mort et à quel moment précis ils ont été tués. Leurs corps doivent être rapatriés prochainement en France.
Dimanche : Quatre policiers français sont envoyés au Niger pour prendre part à l'enquête sur la mort des deux otages français, Antoine De Léocour et Vincent Delory. Deux d'entre eux appartiennent à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, contre-espionnage) et deux autres à la police technique et scientifique (PTS). Ils devraient être prochainement rejoints par des policiers de la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
Lundi : Visite d'Alain Juppé à Niamey. Le ministre de la Défense a rencontré dans l'après-midi la communauté française et s'est entretenu avec les autorités nigériennes. Une visite éclair au cours de laquelle il a demandé «des mesures complémentaires» de sécurité à Niamey, notamment pour les ressortissants français.