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[Critique] Les Émotifs Anonymes

Par Kub3
Comédie lumineuse et légère ou simple divertissement télévisuel sans prétention ?

Les Émotifs Anonymes : sans amertume

Pour son retour au cinéma après le sombre et excellent Maman est folle, Jean-Pierre Améris se fait un petit plaisir en mettant face à face Benoît Poelvoorde et Isabelle Carré dans des rôles qui semblent sur-mesure. Comédie lumineuse et légère ou simple divertissement télévisuel sans prétention ?

[Critique] Les Émotifs Anonymes

Il est amusant de constater que Les Émotifs Anonymes sort quelques semaines avant le bulldozer Rien à déclarer dans lequel on retrouve Poelvoorde. Pas besoin de voir le film de Dany Boon pour imaginer que les deux films ne peuvent pas être plus différents. Le nouveau film de Améris respire la bonne humeur depuis la première seconde jusqu’à la dernière.

Démarrant sur une reprise minaudée par Isabelle Carré de I Have Confidence In Me de la comédie musicale The Sound of Music — rendue célèbre par Julie Andrews —, cette comédie ne se prive d’aucune référence, qu’elle soit bonne ou mauvaise : l’esthétique peut faire penser à Amélie Poulain lorsque le rythme général et l’écriture lorgnent plutôt chez Lubitsch et dans les films américains des années 40 et 50.

Heureusement pour Les Émotifs Anonymes, Amélie est loin, loin derrière. Premièrement l’ambiance générale est fine, douce, agréable. On reconnaît la ville mais on la découvre scintillante comme une vitrine de confiseur. La musique est merveilleuse — signée Pierre Adenot, collaborateur de Améris depuis des années — et les décors impeccablement travaillés. On est devant un petit bijou esthétique mais c’est sans surprise les acteurs qui impressionnent le plus.

Carré est toujours aussi touchante, tremblante de sentiments et d’émotions tout le long du film, lançant ses répliques (“Vous aimez la Ligue des Champions ? — Quels champions ? — Des champions… de rien ?”) avec un talent inouï. Poelvoorde trouve ici un rôle à la mesure de son intériorité, de ses douleurs. Ses problèmes personnels, étalés dans de nombreux journaux ne sont pas étonnants : les comiques sont souvent au fond des gens profondément mal dans leur peau. Ici, c’est cette facette qui semble ressortir. Il n’en fait jamais trop, il est lui-même, avec grandeur.

Les Émotifs Anonymes sera peut-être oublié d’ici le 2 février prochain quand Rien à déclarer sortira et fera un carton au box-office. Il serait dommage de passer toutefois à côté de ce petit bijou, simple et efficace comme un carré de chocolat pendant un moment de déprime : pas parfait, pas la solution mais un sacré remontant pour affronter la vie, que l’on soit maladivement émotif ou pas.

[Critique] Les Émotifs Anonymes
En salles le 22 décembre 2010

Photo : © StudioCanal


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