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Tunisie : les chemins virtuels de la colère

Publié le 13 janvier 2011 par Christophe Benavent
Tunisie : les chemins virtuels de la colèreIls sont nos amis, nos collègues souvent nos étudiants. Il y a en Tunisie une communauté active, vivante, intelligente en marketing. Nous y avons fait cours, participé à des congrès, dirigé des thèses. Nous ne pouvons être indifférents. Et réciproquement les tunisiens sont d'actifs participants aux congrès de l'AFM et des autres associations académiques en gestion. Ils viennent nombreux suivre nos enseignements.
C'est naturellement une infime partie du peuple Tunisien. Mais à regarder les événements qui secouent la Tunisie ces jours-ci par le minuscule trou d'épingle de notre communauté – celle des spécialistes de marketing - nous ne pouvons qu'être secoués.
Cette lentille n'est pas si infime si nous considérons au-delà des cercles académique la pratique du marketing. Les calls center tunisiens opère en France, et les jeunes tunisiens qui ont trouvé un emploi le trouve souvent dans cette activité, œuvrant pour la gestion de la relation des clients français. Près de 20 000, c'est une véritable industrie au service des consommateurs français. Quant au tourisme, inutile de faire des dessins et d'apporter d'autres éléments.
Notre lorgnette n'est pas étriquée. Elle est partielle, mais suffit à dire l'intrication de nos économies et de nos cultures. Par delà l'histoire coloniale – rappelons que nos ainés ont souvent débuté leur carrière à l'Université de Tunis , pensons à Michel Foucault s'il faut donner un exemple fameux- nos pays sont liés, intriqués, mêlés. Les tunisiens rêvent de nos valeurs démocratiques, nous rêvons de leurs plages. Nous aimons leur hospitalité, ils aiment notre liberté. Nous partageons une langue, une économie, une éducation, nos consommations. Sans doute de nombreuses valeurs. Nous appartenons à la même méditerranée.
Voilà qui suffit pour que nous pensions être des peuples frères et que notre attention se tournent vers ces étudiants, ces collègues, ces amis, qui aujourd'hui après des années de silence expriment leur colère et plus encore leur aspiration à la démocratie et à la liberté. Ce soir je vois sur Facebook nombre d'entre eux arborer ce drapeau en deuil. Même maculé de sang, il est fier de son pays.
Parce que ce sont nos amis, nos collègues, nos étudiants, nous devons leur témoigner notre soutien et faire en sorte que notre gouvernement qui n'est que le dépositaire de notre volonté soutienne à son tour cette aspiration. J'appelle mes amis, mes collègues, mes étudiants, mes partenaires à soutenir les tunisiens, ne serait-ce qu'en leur envoyant un mot d'amitié à défaut d'exiger de notre gouvernement qu'il prenne la mesure des événements.
Nous sommes des épiciers. Mais les technologies du commerce ne sont pas neutres. Elles vivent et se déploient dans la chair des sociétés. C'est pour cette raison que nous ne pouvons être indifférents. La Tunisie vit des technologies du marketing, les technologies vivent aussi des situations politiques. La Tunisie proteste par les technologies, témoignons lui notre amitié par ces technologies. Sur Facebook et ailleurs, encouragez nos amis en relayant leurs messages.

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