Écrit par Cameroon Tribune
Mercredi, 12 Janvier 2011 21:59
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De source crédible, c'est aux environs de 2h30 mardi matin que Paul Hyol, maire de la commune d'arrondissement de Massock dans la Sanaga-Maritime, a été cueilli à son domicile et conduit dans les locaux de la police judiciaire à Yaoundé. Une arrestation consécutive à une affaire d'escroquerie de plus de 102 millions de F opposant l'édile et un établissement de micro-finance, à un opérateur économique français.
Des documents auxquels CT a pu avoir accès, corroborés par la partie plaignante et des sources policières, l'affaire part d'un contrat d'exploitation de la forêt communale de Massock, pour lequel Paul Hyol, déféré hier matin, approche le Français Jean-Maxime Jarlan dont l'entreprise - les Ecuries Jarlan - mène diverses activités, en France, au Congo et au Cameroun. Le deal passé entre les deux parties prévoit l'exclusivité de concession sur la gestion de cette forêt communale à la société de Jarlan, en échange d'un partage des bénéfices y relatifs. Le contrat doit être acté par devant notaire. Mais selon la partie plaignante, le maire de Massock déposera bel et bien le dossier chez Me Marquise Alame, notaire établi à Douala, en demandant plus de 650.000 F au français comme frais de notariat, mais sans procéder à l'enregistrement. Information du reste confirmée sur procès-verbal par le notaire.
Cela n'empêche pas le « partenariat » de suivre son cours. Un compte au nom de la Société d'Etude d'ingénierie (SEI) qui doit servir de plate-forme aux transactions entre les deux parties, est ainsi ouvert et logé à la Caisse nationale pour la promotion de l'Investissement (CNPI). Plusieurs versements sont ainsi virés au cours de l'année 2009, dans ce compte et dans un compte SGBC appartenant à l'épouse de Paul Hyol. Le tout d'une somme de 102, 4 millions de F. « La CNPI nous avait signé un document attestant que nous soyons informés de tout mouvement du compte, que nous devions du reste autoriser. Mais malgré nos relances et correspondances, la CNPI ne nous a fait tenir aucun historique », explique un actionnaire des Ecuries Jarlan. La procédure judiciaire est alors enclenchée et une enquête ouverte à la PJ après les plaintes déposées contre Paul Hyol et la CNPI. Des procédures qui permettent de découvrir que seuls 22,7 millions de F sont censés être encore domiciliés sur le compte SEI, mais que la coopérative ne dispose pas de fonds permettant de mettre cette somme à disposition. Traînée en justice pour complicité d'escroquerie par le biais d'une grosse du tribunal de première instance de Yaoundé Centre administratif, datée d'octobre 2010, la CNPI est condamnée à reverser ce reliquat majoré de 100.000 F d'amende sur chaque jour de retard à partir de la date de la décision. Les comptes de l'établissement sont ainsi scellés, et ses avoirs immobilisés dans les différentes banques abritant des comptes CNPI. Quant à Paul Hyol, la partie plaignante explique qu'après convocation à la Police judiciaire, il signera une reconnaissance de dette en demandant un moratoire dont les échéances ne seront pas respectées, si ce n'est avec l'émission d'un chèque non valide, rejeté au moment de son dépôt. C'est désormais devant les instances judiciaires que le différend attend son épilogue.