Tout juste un an avant la campagne 2012, alors que Sarkozy sera toujours en mandat, sortira « La Conquête » de Xavier Durringer, un film sur l’ascension du Président à l’Elysée, adapté du livre de Patrick Rotman.
Le casting
C’est Denis Podalydès qui jouera le rôle de l’actuel Président de la République. Sa compagne d’alors, Cécilia Sarkozy, sera interprétée par Florence Pernel. Hippolyte Girardot incarnera Claude Guéant, directeur de cabinet de Sarkozy, puis directeur de sa campagne. Samuel Labarthe jouera le rôle de son rival Dominique de Villepin (Ministre des affaires étrangères en 2002, Premier Ministre en 2005) et c’est à Bernard Le Coq que reviendra celui du Président de la République de l’époque, Jacques Chirac.
Bernard Lecoq et Denis PodalydesContrairement aux rumeurs, le film n’est pas un biopic mais retrace la conquête du pouvoir par Nicolas Sarkozy, qui couvre la période 2002-2007, de ministre de l’Intérieur jusqu’à son élection présidentielle. Richement documentée par Patrick Rotman, historien, scénariste du film, et réalisateurs notamment de documentaires sur Jacques Chirac ou sur Lionel Jospin, le film s’appuie sur les carnets du journaliste Michaël Darmon, qui suit le président depuis 2003.
La ressemblance entre Samuel Labarthe et Dominique de Villepin est frapanteUn retour au cinéma engagé ?
On peut s’étonner de cette initiative : d’abord venant de la boîte de production Mandarin Cinéma habitué aux comédies (Brice de Nice, OSS 117), mais surtout étant donné la tradition cinématographique française à ce sujet. Connue pour être réticente à s’attaquer à des dossiers politiques récents, contrairement aux américains très forts en la matière (guerre du Vietnam, conflits en Irak, Bush, 11 septembre…), un film sur un Président encore au pouvoir détonne et dérange.
Eric Altamayer, producteur de La Conquête, précise néanmoins :
« Ce n’est pas tellement (…) un film sur Sarkozy lui-même, mais sur une société où les rivalités partisanes comptent plus que le conflit idéologique. »
A un an de la prochaine élection présidentielle, on peut imaginer un film qui fait tâche. Mais à l’idée d’une quelconque récupération politique, Patrick Rotman répond
« Je m’en fiche. Mon souci n’est pas de faire un film à charge ou à décharge. Il ne s’agit ni d’un pamphlet ni d’une statue. Le film n’est pas instrumentalisable. Je souhaitais montrer les coulisses d’une campagne électorale en ce début de XXIe siècle. C’est un film qui essaie de comprendre un personnage, qui essaie de décrire ce qu’est une élection, l’extrême violence des rapports humains.’
Seules une dizaine de photos circulent sur la toile et annoncent déjà, 5 mois avant sa sortie, l’impact médiatique. On ne sait pas réellement comment Nicolas Sarkozy sera traité, on sait cependant que ce mystère qui entoure « la Conquête » ne peut que nous en faire parler encore un peu plus !