Des moines face leur destin d’hommes.

Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas mis les pieds dans une salle de cinéma, mais cette fois je n’ai pas hésité une seconde pour aller voir « DES HOMMES ET DES DIEUX » de Xavier BEAUVOIS, sorti en septembre 2010.

Le film est inspiré de la tragédie des  sept moines français installés dans un monastère de Tibérine, village situé dans une zone montagneuse, près de Médéa à 90 km au sud d’Alger, enlevés puis exécutés dans des circonstances qui n’ont jamais été élucidées.

Sur la toile de fond de ce qui pourrait être une « fiction documentaire » sur la vie en totale harmonie de cette communauté dans un milieu  social musulman dans des circonstances historiques spécifiques, le réalisateur a posé le problème de la décision personnelle face au martyre.

Et à cet égard, je crois que la réplique  la plus marquante  du film est la suivante adressé par l’un des moines au prieur de la communauté  : «Frère Christian, nous ne t’avons pas élu pour décider seul ».

Les moines, connaissant les risques courus, ont quand même décidé de rester, jusqu’à l’issue finale et fatale,  dans leur prieuré et de continuer à travailler la terre, à aider les populations et à se consacrer à leur foi.

L’intérêt du film réside  justement dans le décryptage du cheminement de chacun des sept protagonistes, très différents l’un de l’autre par leurs âges, leurs parcours et leurs  convictions intimes, jusqu’à l’unanimité de ne pas céder à la violence et à la peur.

De grands moments de cinéma ont été réussis dans ce film, aussi bien en extérieur qu’en décor intérieur : les plans sur la nature entourant le monastère ou le dernier repas des moines avant leur enlèvement ! Un moment où les moines redeviennent de simples humains goutant le plaisir de vivre un instant rare.

Le film n’affiche  aucune vocation militante  œcuménique ni aucune ambition historique : il relate l’hsitoire  juste de sept  hommes face à leur destin.

P.S. : le plaisir de suivre ce film dans la salle de  Mégarama Casablanca a été gâché par une projection défectueuse, absolument indigne d’un complexe de ce genre!