Quand on observe les plannings de préparation des sélections nationales on ne peut qu’être admiratif devant l’abnégation de ces jeunes chefs qui vouent entre 40 et 50 heures par semaine en sus de leur travail habituel des mois avant l’épreuve. Monsieur Paul Bocuse peut être fier de ce qu’il a porté sur les fonds baptismaux.
Cette année encore c’est la totale. A l’image de ce qu’avait fait le norvégien Geir Skeie, le vainqueur de l’édition précédente, plusieurs candidats se sont construit des cuisines aux dimensions des boxes de Lyon : le Français Jérôme Jaegle ou le chef indonésien Guruh Nugraha par exemple. Plusieurs chefs sont appuyés dans leur entraînement par des sommités locales, l’Américain avec David Boulud, l’Anglais avec Heston Blumenthal. Des Etats-Unis nous viennent les bruits les plus fous. On sait que c’est le design center de BMW qui a conçu les plats de présentation. On évoque le fait qu’un Ipad sera offert à chaque membre du jury par Apple afin de visualiser les plats servis. La 6ème place de 2009 leur donne des ailes. Le magazine Time s’exprime ainsi : « le Bocuse d’Or est la version gastronomique du programme Apollo : des difficultés insolubles, un coût prohibitif en temps et en argent, mais le chef qui plantera son drapeau sur la planète de la haute cuisine européenne deviendra une star en une nuit« . Ils ajoutent « et battra la France à leur propre jeu« . Oui bon, le Bocuse d’or est aussi teinté de nationalisme mais cela fait partie du jeu avec tout le folklore qui entoure l’épreuve. Les Français, 6 fois vainqueurs et toujours sur le podium, savent qu’ils jouent gros à chaque fois mais cela les motive encore plus. Jérôme Jaegle s’est adjoint les services d’un coach sportif pour l’aider à évacuer le stress.
Et s’il n’y avait que les Etats-Unis. Ne sous-estimons pas les Asiatiques (voir un sujet sur le candidat japonais sur ce blog). Ils n’ont pas souvent bien performé mais cette année ils ont les dents longues malgré certains handicaps notamment les ingrédients avec lesquels ils ne sont pas familiarisés. La Chine a ainsi rejoint la Suisse pour s’entraîner car en Chine le poisson écossais ne pouvait être travaillé frais (dans le même ordre, le veau écossais ne peut être importé en Indonésie, qui a dû s’entraîner sur du veau australien). La Malaysie, Bocuse d’or Asie, part la mieux placée des Asiatiques. Une femme, Lay Na See, symbolise la montée en puissance des femmes en cuisine.
Rendez-vous le 26 janvier pour les résultats. Que le meilleur gagne !