[Critique dvd ] Le tueur aveugle

Production : USA – 1939

Avec : Bela Lugosi, Hugh Williams, Greta Gynt…

L’œuvre d’Edgar Wallace a été adaptée maintes fois sur grand écran. Et le fameux «  King Kong  » de Merian C.Cooper lui doit beaucoup dans l’écriture d’un scénario dont Wallace a pu par la suite dégager un personnage. Le fameux tueur aveugle a en effet quelques accointances me semble-t-il avec le gorille vedette, sauf qu’ici notre individu demeure un humain à part entière. Mais sa cécité doublé d’un visage simiesque n’arrange en rien le personnage chargé des basses besognes, par un monsieur encore moins recommandable : le docteur Orloff.

Non content de diriger un institut pour aveugles, il prête aimablement de l’argent à des êtres très honorables, en contre partie de quoi, il leur demande de souscrire une assurance-vie à son bénéfice. Et peu après on les retrouve dans la Tamise.

L’inspecteur Holt de Scotland Yard, chargé de l’enquête suspecte rapidement le toubib en question, mais faute de preuves il tourne en rond. Un jour la fille de l’une des victimes accepte de servir d’appât.

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Voyez le genre, tourné en noir et blanc, bien évidemment, souvent la nuit dans le fog londonien, prétexte à tous les écarts meurtriers. Un décor urbain sombre et oppressant, digne des meilleurs feuilletons populaires.L’institut pour aveugles constituant la pièce centrale de l’intrigue, qui bien que prévisible a réussit à me séduire jusqu’au bout. Et sur le final quand la pauvre demoiselle risque elle aussi de faire les frais du satanique docteur, j’ai bien eu quelques frissons. Il faut dire que le rôle est tenu par Bela Lugosi en personne, et même si sa pelure de «  Dracula » ne lui est ici d’aucun secours, le bougre a bien des atouts pour nous mettre en danger.

Bela Lugosi, dans ses oeuvres

Avec un  tueur qui n’est pas joli, joli à voir et que dans la pénombre d’une pièce exiguë, Walter Summers ajuste sa caméra au bon endroit pour en rajouter un peu. Ce qui donne un bon mélange entre horreur (mais sans crainte malgré tout) et film noir. Un excellent divertissement

Les bonus

Plus qu’un entretien, c’est un long monologue que Alain Petit nous propose pour parler de ce film, en insistant beaucoup sur les nombreuses adaptations des romans d’Edgar Wallace. «  Il était lui-même un auteur prolifique dont l’œuvre fut portée maintes fois à l’écran, à travers notamment les Krimis allemands et les Giallos italiens. »

Et d’expliquer comment par rapport au bouquin original, on trouve dans ce film un détective américain, venu étudier les méthodes de ses collègues britanniques. Le tout pour mieux vendre le film aux USA

Jess Franco rendra hommage au film de Walter Summers en réalisant en 1961 le premier film d’horreur espagnol : « L’horrible docteur Orlof ».

Prix: €12,90