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"Lettre d'une amoureuse morte" de Nathalie Rheims

Par Angelalitterature
Lettre d'une amoureuse morte. Folio, 89 pages, 2€50.Il est l'un des premiers livres de Nathalie Rheims. Je ne peux affirmer ce que je vais dire, n'ayant pas lu la totalité de son oeuvre à l'heure actuelle, mais je soupçonne ce petit livre d'être l'un de ses plus beaux. Une femme qui est en train de perdre un amour qui ne lui a jamais vraiment appartenu. Bouleversée, anéantie. Elle espère, elle espère, il ne lui reste plus que ça. Mais quelqu'un entre dans sa vie. Quelqu'un qui se place entre elle et celui qui lui échappe. Quelqu'un qui la suit et use de son influence sur elle. Ce quelqu'un est féminin. On sent. On entend. On devine. Ce quelqu'un a glissé son souffle et son odeur entre les lignes.
Un magnifique petit livre écrit en prose à certains moments, en vers à d'autres. Peu de ponctuation. Avec ce style, juste avec ce style, Nathalie Rheims nous fait entrer dans un univers très particulier. Les sentiments de cette femme sont extrêmement bien décrits, et le lecteur peut les ressentir tels que la narratrice les ressent. Certaines phrases ont la capacité de pouvoir s'inscrire dans la vie de chacun d'entre nous. Comme le dit la quatrième de couverture : "Récit d'une passion, récitatif douloureux, Lettre d'une amoureuse morte tend un miroir où chacun, homme ou femme, peut se reconnaître. Le lire, c'est en partager le risque, en mesurer l'implacable sincérité." On sait le texte court, et on savoure, car on voudrait que cet assemblage de mots ne se termine pas. C'est un texte pesant, et d'une rare beauté. On voudrait lire de tels textes plus souvent.Nathalie Rheims vient de sortir son dernier roman, Car ceci est mon sang, aux Editions Léo Scheer, en novembre dernier.
Extrait de Lettre d'une amoureuse morte :
"Elle,qui est-ellecelle que je devineque je ne connais pascelle que j'imaginesans yeuxsans visagevos échos renvoyés l'un à l'autresans témoinson air légerou son autoritépeu importetu dors avec elle."{Page 18, Folio}
"Que fais-tu à ces heures où je pense à toi, qui vois-tu quelqu'un te parle, à qui donnes-tu ton regard, tu es si loin de moi, si loin, et pourtant un fil invisible nous lie l'un à l'autre, tire-le, viens me chercher à pas lents, peu importe, ton rythme sera le mien, j'ai assez de la vie qui me reste pour t'attendre, t'espérer, et si tu ne viens pas, la mort aura mis son temps, elle viendra en un jour en un siècle, si l'espoir de te voir de te vivre me tient encore éveillée." {Page 38, Folio}

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