Le livre : "Contre l'extrême-droite et le FN : un court traité pour servir aux élections de 2012 et après", « je préfère ma fille à ma cousine, ma cousine à ma voisine, ma voisine… »

Jean-Marie Le Pen est l'auteur de cette formule dont les frontistes sont "fiers", comme si elle prouvait une préférence "nationale". Pourtant, la phrase est on ne peut plus claire : je préfère ma fille à ma cousine, et ma cousine à ma voisine - autant dire que je préfère beaucoup moins ma voisine à ma cousine et ma cousine à ma fille. C'est le principe de "l'inceste moral" (cf. notes précédentes consacrées à cette notion crée ici). Et selon la science anthropologique, c'est une humanité qui se nie elle-même puisque au sein des familles, il faut préférer sa voisine à sa cousine ou au moins sa cousine à sa fille. Ils nous diront qu'il s'agit seulement d'une préférence économique : je préfère faire tout pour ma fille que pour ma cousine - mais ce principe d'avantage des enfants est universel. S'il s'agissait d'énoncer une telle évidence, pourquoi Jean-Marie le Pen a t-il pris le temps de le faire ? ! Ses amis interprètes savent très bien ce qu'il voulait dire : à savoir que je préfère ma..., parce que je ne veux pas de celles qui ne lui ressemblent pas. La négation est au coeur de l'affirmation. Je me permets d'énoncer sa contradiction totale : je préfère ma voisine à ma cousine, et ma cousine à ma fille - étant donné que je donne beaucoup déjà à ma fille, elle n'a rien besoin de plus. Derrière le principe lepéniste, c'est le principe de la "famille noble", réputée intrinsèquement parfaite et la meilleure qui se cache, et Jean-Marie Le Pen est dans un monde nouveau un visiteur féodal.